mardi 17 février 2009

LE GROS QUI SE PEIGNAIT POUR SE FAIRE BEAU


Le gros était en train de se peigner dans les chiottes du bar The Jungle. Il ramenait sa couette tant bien que mal, car il frisait le gros christ. Zipzip, zapzap, le peigne ne pouvait rien faire contre ses cheveux ébouriffés de gros calice pansu. Et ça le mettait d'autant plus en tabarnak qu'une fille venait de refuser ses avances, même s'il n'y en avait pas vraiment eues. Il lui avait juste dit salut et la conne ne lui avait même pas répondu. Ce qui le mettait hors de lui, déçu de s'être intéressé à une conne, et soucieux de penser que c'était peut-être à cause de cette maudite couette frisée pas peignable que ce gros cachalot n'avait pas la cote avec celle que tout un chacun désignait comme étant la plus belle fille du collège.

Hostie de gros cave qui s'intéressait aux niaiseries de tout le monde et qui tentait de fitter dans leur monde de taouins!

Anyway, le fait est que le gros ciboire se peignait devant le miroir, dans les chiottes du Jungle, avec son petit peigne à 50 cents acheté dans la distributrice à peignes, juste à côté de la distributrice à condoms et à cockrings. Il se peignait quand deux hurluberlus, passablement éméchés, entrèrent dans les chiottes pour tout de suite s'en prendre au gros christ.

-Heille! cria le plus teigneux des deux, heille le gros! Tu t'peignes pour te faire beau, gros christ?

-Grosse hostie d'plote! lui lança l'autre.

-Ouin! Tu t'peignes pour te faire beau, gros christ de cochon, groin! groin! répliqua le teigneux.

Entendant cela, le gros christ sortit de lui-même.

Quand il revint sur terre, il vit le teigneux étendu au sol. Il gisait dans une mare de sang. Le gros lui avait pété la tête sur le rebord d'un urinoir.

Il était pas mal susceptible, le gros.

Mais il savait vivre.

Il s'est d'abord excusé auprès des deux types.

-Vous m'avez fait chier... Qu'est-cé qu'tu voula's que j'fasse, hein?

-Hoooo...woooo...hoooo... déclara le teigneux, visiblement sonné.

-Ok man... On en reste là... C'est beau, ajouta le compagnon du teigneux, totalement apeuré.

Le gros a ressorti son peigne. Il s'est replacé sa couette devant le miroir. Puis il est sorti du bar. La décision la plus sage qu'il pouvait prendre ce soir-là.

Ses pas craquèrent dans la neige comme des boîtes de corn and starch que l'on presserait au-dessus d'un micro pour faire un effet sonore, sauf que c'était vraiment des pas qui craquaient dans de la vraie neige. Et le gros trouvait ça cool.

-Je vais finir ça avec une bonne poutine au Café de la Bagarre. Ça, ça va être tiguidou. Miam!

Et le gros se claqua une poutine, comme de raison.

Et ses pas craquèrent dans la neige, encore une fois, jusque chez-lui.

Puis il tomba comme une bûche dans son lit, repus et respecté de tous.

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