mercredi 23 mai 2007

Grève de transport en commun à Montréal

Eh oui! il s'agit bien d'une autre grève du transport en commun à Montréal... Cette fois, ce sont les employés d'entretien. Le Conseil de Ville propose le gel des salaires. Est-ce légitime, quand on sait qu'ils sont les employés les mieux payés de la province pour les mêmes fonctions? C'est du moins ce qu'affirme Alain Dubuc sur Cyberpresse, dans un texte intitulé «Les gras durs».

On m'a raconté qu'il y avait un type d'origine haïtienne, à Montréal, qui avait lancé son propre service privé de transport en commun. Cela remonte à une dizaine d'années. Ingénieux comme tout, débrouillard et fort en affaires, le type utilisait les arrêts de la STCUM pour offrir un service à moins de 50 sous du passage. Ce qui veut dire que, pour 50 misérables cents, le privé pourrait offrir à toute la population de l'île de Montréal un service peu coûteux et sans doute plus agréable, voire plus efficace. Évidemment, les malabars ont eu tôt fait d'interdire ce petit commerce...

La concurrence est la clé de la réussite dans tout projet. L'équipe la meilleure mérite plus d'argent. Et les autres n'ont qu'à faire mieux s'ils en veulent plus. C'est comme ça. Et ça laisse une chance à tout le monde: la chance que beaucoup n'ont pas eu avec l'existence des clauses orphelins, soutenues par les syndicats, qui ont sacrifiées toute une génération. Remarquez que c'est cette même génération qui vote à droite en ce moment. Comme si l'injustice des uns n'excusait pas l'injustice des autres.

Le fin fond du problème, c'est l'injustice.

Et il n'est pas injuste, dans les circonstances actuelles, de geler le salaire d'un employé qui gagne 20% de plus qu'un employé du gouvernement provincial, avec moins de scolarité que ce dernier. C'est plate. Mais ce n'est pas injuste. La plupart des gens qui attendent l'autobus ou le métro, aujourd'hui à Montréal, ne trouvent pas ça injuste. Ces petites gens qui n'ont parfois pas les moyens de polluer avec leur propre automobile, qui travaillent pour le salaire minimum, à l'autre bout de la ville... Les syndicats feraient mieux de retrouver leur mission sociale et de défendre, justement, les droits des petites gens plutôt que de s'encroûter dans un vil corporatisme rétrograde. Allez au devant des luttes pour la justice, camarades. Et laissez donc passer les pleurs des enfants gâtés du système.

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