lundi 16 avril 2007

Doit-on rouvrir la Constitution canadienne ?

La vie politique, au Québec, semble avoir été axée sur une seule question depuis plus de cent ans : la place des Catholiques, Canadiens-Français ou Québécois dans l’État canadien. Cette question a fini par étouffer toutes les autres, de sorte que le Québec, au fil des ans, s’est cloisonné dans un chauvinisme maussade dans lequel ne se reconnaissent qu’une poignée d’activistes déconnectés de leur époque et des nécessités qui s’y rattachent. On a élevé le ressentiment au rang des vertus pour faciliter le triomphe de cette Grande Idée. Les Anglais, tout comme les Juifs à une autre époque, ont été et sont encore caricaturés de manière ignoble dans nos romans, nos livres d’histoire et, bien sûr, nos émissions de radio ou de télévision. Le mythe du méchant Anglais nous poursuit et prouve, hors de tout doute, que le nationalisme est une idéologie rétrograde, revancharde et dangereuse pour l’harmonie relative dans laquelle nous vivons. Si le pays allait bien, il ferait tout pour que cela aille mal, tout comme Les Possédés du roman de Dostoïevski. L’important, ce n’est pas tant les idées qu’ils brandissent. L’important, c’est de prendre le pouvoir, les pleins pouvoirs, pour punir ces imbéciles de Québécois de ne pas savoir voter du bon bord lors des référendums… Je ne peux pas m’empêcher de voir triompher « l’homme du ressentiment » dont parlait Nietzsche quand j’entends les péquistes et autres gauchistes solitaires déclarer que le peuple ne les mérite pas… Et ce ne sont pas des gens sans éducation qui disent ça, bien au contraire.

Cette forme de militantisme à la sauce soviétique a fini par lasser René Lévesque et Lucien Bouchard. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont quitté le navire pour laisser aux mutins tout le loisir de plonger les Québécois dans des discours creux qui sentent l’obéissance servile à une idéologie dépassée qui a fait ses preuves d’incompétence.

Doit-on ouvrir la constitution ? Non, pas maintenant. Ce que nous devons ouvrir, ce sont les fenêtres. Ça pue encore au Québec. Ça sent encore le moisi et le renfermé.

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