dimanche 2 avril 2017

Il était une fois

Il était une fois, dans un royaume très lointain, un roi qui n'aimait pas régner. Conseillers et courtisans lui rappelaient qu'il pouvait tout faire, baiser n'importe qui n'importe quand, manger des langues d'hirondelle à la sauce aux cerises hors-saison, trancher la tête d'un gars qui pue des pieds et tout ce qu'il n'avait même pas encore oser imaginer.

Or, ce roi n'avait envie de rien et ses goûts étaient d'une sobriété déconcertante. Il passait souvent du temps tout seul sur le bord du lac à contempler les eaux, le ciel et les nuages. Il mangeait le poisson qu'il avait lui-même pêché. Il n'aimait pas baiser les putes des deux sexes. Il n'appliquait jamais la peine de mort et vidait les prisons aussi souvent que possible, comme si tout un chacun méritait une seconde chance.

Un roi si stupide ne manquait pas de susciter la colère de l'ensemble de la noblesse qui y voyait là une forme d'humiliation.

-Le roi se prend pour plus fin que les autres! Il voudrait nous obliger à mener le train de vie d'un gueux!

Cela ne pouvait plus durer ainsi.

Les nobles complotèrent pour empoisonner le roi.

Le roi rendit l'âme après s'être vomi les tripes.

Il fut remplacé par son cousin, un être exécrable qui plongea le royaume dans une série de guerres inutiles qui vidèrent le trésor royal. Ce tyran fit adopter de nouvelles taxes, puis de nouveaux impôts, et bientôt tout le pays se mit à crever de faim.

La morale de cette histoire est fort simple.

La monarchie, même avec un bon roi, ne mène à rien.

Le peuple doit s'occuper de ses affaires et se gouverner lui-même.

Ainsi, il vivra heureux et aura beaucoup d'enfants.

2 commentaires:

  1. Là-dessus tu sais que je dirais même: "La civilisation, même avec des "bons" leaders, ne mène à rien. Parce qu'au rythme des 200 espèces que la civilisation extermine à chaque jour, la civilisation mène effectivement à rien.

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  2. @Misko: On communique via les moyens offerts par la civilisation. Je pense qu'on peut en atténuer les effets néfastes, dont son côté anxiogène, en produisant de la culture et de la solidarité. Rien n'est parfait, même pas le mal.

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