mercredi 2 avril 2008

PLUS GELÉS QUE LES JUNKIES...

Richard Martineau rapporte sur Elle-Québec une anecdote que j'ai souvent entendue. Je résume le fond du propos: le plus dur, pour un vagabond qui court les rues et les ruelles, ce n'est pas de s'adapter au fait de se laver ou de se lever tôt le matin. Non, le plus dur c'est de s'adapter aux discussions oiseuses que l'on peut entendre dans le cadre d'une vie rangée.

Dans la rue, on peut tout aussi bien parler de Shakespeare ou des trous noirs. Au quotidien, la grande majorité des gens s'astreignent à des sujets de conversation si médiocres que d'aucuns préfèreraient crever dans la rue, une seringue dans le bras, à rêver, plutôt que de supporter ce galimatias de niaiseries sur une émission de télévision abrutissante. Plutôt crever que de supporter ça...

Personnellement, je préfère souvent discuter avec des paumés, des vagabonds et des traîneux plutôt qu'avec des gens dits «rangés». On dirait que la switch est à off chez les gens rangés, comme si le type gelé raide était encore moins dopé que des gens rangés... Je ne veux pas faire l'apologie des drogues. Loin de là. Mais je vois bien qu'il y a une anesthésie généralisée de l'imagination chez bon nombre de gens. Je ne dis pas ça avec mépris. Je constate.

Pour ne pas sombrer dans la rue, je vis en retrait du monde, avec mes proches, ma musique, mes pinceaux.

Chez-moi, il n'y a pas de tabous. On discute de tout et tout se remet en question. C'est mon sanctuaire pour survivre aux émissions de téléréalité stupides et surtout résister aux commentaires inutiles qui s'ensuivent.

1 commentaire:

  1. Merci, ça m'a permis de lire quelque chose d'intelligent de Richard Martineau...

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