La commission Bouchard-Taylor a fait augmenter les incidents antisémites. C'est ce qu'affirme, entre autres, un rapport du B'nai Brith, un organisme de défense des droits des membres de la communauté juive. Le rapport ne se limite pas à ce titre accrocheur, compte tenu du contexte politique québécois. Mais ça, c'est une autre histoire sur laquelle je ne m'étalerai pas, de crainte de m'éloigner de mon sujet à tout vouloir dire en même temps...
Les incidents racistes ont augmenté au Québec, ça c'est le postulat de départ. Les causes sont nombreuses. Et les victimes proviennent non seulement de la communauté juive, mais aussi de toutes les communautés dites «culturelles», sans oublier les Autochtones, les Métis, voire les Québécois dits de souche ou les Orangistes. Il y a des racistes dans toutes les communautés.
La haine engendre la haine. Je sais que c'est une formule facile mais c'est vraiment la seule qui me vienne à l'esprit pour décrire cette augmentation d'incidents racistes.
Il est vrai que la Commission Bouchard-Taylor a permis à toutes sortes de gogo, dont moi, de prendre la parole. J'ai pris le micro par patriotisme, pour prouver qu'il n'y a pas que des racistes à Trois-Rivières. Je me suis dit que cela fera toujours bien un micro de moins entre les mains d'un raciste. Même si je manquais de préparation et que je me sentais un peu à l'étroit dans cette salle pleine à craquer, bafouillant comme le type qui n'a pas l'habitude de parler à plus d'une personne à la fois...
Les médias ont mis l'emphase sur les extrémistes parce qu'ils font un bien meilleur show. Si vous étiez réalisateur de nouvelles et qu'on vous donnait le choix entre un pont s'écroule et on a bâti un nouveau pont, la pression des cotes d'écoute et le nihilisme ambiant vous feraient inévitablement choisir le pont qui s'est écroulé.
Le conseiller de Hérouxville avait tous les projecteurs braqués sur lui pour nous livrer les fines fleurs de sa pensée rudimentaire, héritage d'une longue tradition de dîner aux fèves au lard. Cela riait de Montréal à Gaspé. Un christ de bon show. Le lendemain, qu'un zozo aille tracer des croix gammées dans un cimetière juif, ça ne doit pas étonner personne. Show musts go on. C'est dans l'ordre des choses.
Des incidents mineurs montés en têtes d'épingle pour les téléspectateurs, il y en a eu à la pelletée dans les mois qui ont précédé les travaux de la commission Bouchard-Taylor. Des incidents qui auraient dû être réglés par les voies normales d'une bonne administration publique: le congédiement de deux ou trois niaiseux...
Je me calice de savoir qu'un imam veuille manger des fèves au lard sans porc et faire une petite prière dans une cabane à sucre. Si j'étais propriétaire, je lui dirais oui monsieur, pas de problème, lundi matin à six heures et demi. Cela ne regarde personne. C'est une affaire entre un client et un vendeur.
Je me saint-sacremente de cette histoire de vitres teintées pour que les yeux de tel ou tel malade mental ne soit pas offusqué par la vue d'une jambe féminine. Le proprio qui teint ses vitres prend cette décision pour accommoder les zozos de son quartier. Cela le regarde. L'État n'a rien à voir là-dedans, sinon de lui garantir le droit de ne pas teinter ses vitres.
La haine engendre la haine. Ces petites histoires insignifiantes sont devenues des débats de société qui firent craindre le pire.
Puis un beau matin, par enchantement, tout le monde en avait assez de tout ça.
Le PQ et l'ADQ ont descendu dans les sondages.
Le Nous du conseiller Drouin, de Jean-François Lisée, Mario Dumont et Pauline Marois a été tourné au ridicule.
Peut-être que nous sommes en train de vivre une baisse des incidents racistes.
Peut-être que ça ne va pas trop mal...
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