samedi 30 mai 2009

Il vaut mieux prévenir que guérir!


Il y a six mois, Jacques s'est rendu au Centre hospitalier régional de sa pitoyable région pour passer un test de dépistage pour le cancer.

On lui a trouvé des métastases ici et là. En fait, le test était erroné. Comme il l'est dans quinze à trente pourcent des cas. Mais Jacques ne le savait pas. Les pathologistes non plus. Quand tout le monde est dans l'ignorance, il n'y a pas de faute, non?

Bien sûr, Jacques n'avait rien du tout. On n'a pas suivi la bonne méthodologie lors du test de dépistage, que voulez-vous. Ce sont des choses qui arrivent, n'est-ce pas? Donc, Jacques est reparti chez-lui avec un diagnostic de cancer des organes internes, lui qui ne mangeait que des fibres. Jacques faisait du sport régulièrement et buvait toujours deux litres d'eau par jour minimum. Du moins, c'est ce qu'il faisait avant son soi-disant cancer.

Jacques a d'abord dû apprendre à vivre avec l'idée qu'il avait le cancer, test erroné ou pas, ce qui n'est pas de la petite bière en soi. Ça l'a crissé à terre, cette idée-là. Il n'avait plus le goût de rien et, de plus, toutes les pilules et les traitements qu'on lui a fait subir le vidaient de toute son énergie vitale.

Ses cheveux ont blanchis en trois semaines, le pauvre, à l'idée qu'il allait peut-être crever de quelque chose qu'il ne comprenait pas...

Puis ses cheveux sont tombés. La radiothérapie l'a rendu chauve en plus de lui avoir fait vomir toutes ses tripes. Il a perdu trente kilos. Ses visites fréquentes à l'hôpital et le contact avec l'équipement médical pas tout à fait aseptisé lui ont fait contracté sa C-difficile puis ses vilaines bactéries mangeuses de chair.

La semaine dernière, on l'amputait d'une jambe. On l'a guéri de la mangeuse de chair et même de la C-difficile. L'ablation d'un poumon et d'un rein s'est ensuivie. Il y avait deux ou trois tétines bizarres sur ces organes. D'autres erreurs médicales, sait-on jamais. Aussi bien en enlever un de chaque pour ne pas se tromper. Ce n'est pas pour rien qu'ils viennent en double à la naissance. C'est comme pour le supermarché: les piments tout croches, ça ne se vend pas. Aussi bien les jeter. Et hop! On tchoppe.

Cette semaine, Jacques était en beau tabarnak. Il a appris que les tests de dépistage du cancer étaient erronés dans quinze à trente pourcent des cas. Dont le sien. Son cas. Cheveux blancs. Anxiété. Vomir ses tripes. Perdre ses cheveux. Son poumon. Son rein. Sa jambe. Alouette! Un vrai miracle de la médecine...

Jacques était mauve de colère. Il en renversait son café partout sur le plancher.

-Pis i' pensent ces hosties-là que j'vais les appeler à ligne Info-Santé 811 pour me faire dire quoi, hein? «On le sait que ça vous fait d'la peine monsieur mais il va y avoir une étude et blablabla votre-appel-est-important-pour-nous!» I' m'ont tchoppé pour rien calice! C'est c'que j'aurais dû penser dès le début! C'est comme te pogner le bras dans le tordeur, hostie, toutte le corps y passe après... La prochaine fois j'irai voir un sorcier saint-chrême! Ça pourra pas être pire! Tu leu' fais confiance comme un hostie d'con, parce que tu connais rien là-dedans, la médecine, pis hostie tu d'viens leur cobaye!

***

MESSAGE D'INTÉRET PUBLIC...

N'oubliez surtout pas de passer vos tests de dépistage les amis.

On ne le dira jamais assez.

Si tout le monde se faisait passer ces fameux tests de dépistage, que de vies seraient sauvées!

Il vaut mieux prévenir que guérir...

3 commentaires:

  1. l'idéal serait de ne jamais tomber malade. et qu'on trouve la recette secrète de l'ambroisie.
    et qu'on cherche le saint-graal. ou alors avec les gènes.
    toutes façons, je veux bien être cobaye, mais de toute façon, on a pas vraiment le choix des fois. et c'est peut-être ça le problème. un cobaye de bonne volonté, en bonne santé, bien sous tous rapports, c'est quand même mieux qu'un truc tout cagneux. on peut observer comment ça dégénère, puis le remettre d'aplomb, etc...

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  2. J'crois que j'poursuivrais au criminel quitte à m'endetter pour un faux diagnostic de la sorte.
    Dis-moi que c'est fictif Gaétan.

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  3. Oscar, l'idéal c'est de ne pas laisser entrer la peur en soi, source d'au moins quatre-vingt dix pourcent de toutes les maladies. C'est mon avis et ça n'a rien d'empirique.

    Cela dit, je crains les hôpitaux comme la peste. Et j'y ai pourtant travaillé pendant quatre ans, au front, à titre de préposé aux bénéficiaires.

    ***

    Yvan, la réalité dépasse la fiction. Je sais que c'est facile de dire ça mais, franchement, je n'ai rien trouvé de mieux...

    ;)

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