dimanche 29 mars 2009

«JE SUIS ASSEZ RÔTI DE CE CÔTÉ, FAITES-MOI RÔTIR DE L'AUTRE.» (Saint-Laurent)


La neige a beaucoup fondu au cours des derniers jours.

Les effluves des crottes de chien et des déchets domestiques se mêlent au parfum d'anguille du fleuve Magtogoek.

Vous savez tous que ce fleuve s'appelait anciennement le Saint-Laurent, du nom d'un saint obscur dont personne ne se souvient.

Il en va de même pour l'ancien nom de la rivière Métabéroutin, le Saint-Maurice.

Mais j'ai tout de même une petite anecdote à vous confier.

D'abord Saint-Maurice fait référence à Maurice d'Agaune, un soldat romain provenant d'Égypte que l'on représente parfois sous la peau d'un Noir, ce qui en fait l'un des rares saints à la peau noire de toute l'église catholique romaine.

Maurice aurait refusé, au IIIe siècle, de passer au fil de l'épée ses coreligionnaires chrétiens de Martigny. C'est donc un saint armé d'une épée et à la peau couleur café qui prêta son nom à la rivière Métabéroutin au cours de la période coloniale.



«JE SUIS ASSEZ RÔTI DE CE CÔTÉ, FAITES-MOI RÔTIR DE L'AUTRE.» (Saint-Laurent)

Je cherche encore pour Saint-Laurent mais pas tant que ça...

Deux clics de souris et j'y suis: miracle de la technologie.

Saint-Laurent était un drôle de zigoto des tous débuts de la chrétienté qui donna aux pauvres tout l'or de l'Église placé sous sa garde. Le préfet de Rome, en furie, lui ordonna de ramener l'or disparu. Tiens, lisez-moi ce que Laurent a fait:

«(...) Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant: «Voilà les trésors de l'Église que je vous avais promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l'Église n'a point d'autres richesses».

A cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Alors ayant ordonné qu'on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un lit de fer en forme de gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu. Au milieu de ses horribles tourments, le saint martyr, sans faire entendre une plainte, pria pour l'église de Rome. Quand il eut un côté tout brûlé, il dit au juge : "Je suis assez rôti de ce côté, faites-moi rôtir de l'autre." Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.»

Source

***

PS: L'image, en haut à gauche, c'est la relique de Saint-Laurent, rôtie des deux bords.

Supplément culturel ici.

2 commentaires:

  1. Le feu et l'eau. Ce n'est pas un hasard qu'un fleuve porte son nom. J'aurais préféré que ce soit un hasard. Sa dernière phrase, d'un humour noir calciné, bat n'importe quelle niaiserie énoncée dans un "Bien-cuit".

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