vendredi 23 novembre 2007

CLANDESTINITÉ..

Le thème de la clandestinité me hante depuis hier. D'abord, j'ai vu sur RDI un reportage intitulé Los Mexicanos qui traitaient des conditions de travail difficiles vécues par les travailleurs mexicains embauchés sur les fermes québécoises.
Pour faire reconnaître leurs droits, qui par ailleurs n'ont pas été reconnus, le reportage montrait les Mexicains se réunir au beau milieu de la nuit pour discuter de leurs droits en tant que travailleurs, loin du fermier qui surveille leurs allées et venues comme s'il s'agissait de son bétail.
Ces travailleurs font de 70 à 75 heures par jour et sont casés dans des baraquements sales et moisis. Et, évidemment, ils doivent se cacher pour parler entre eux de ce qu'ils pourraient bien faire pour améliorer leur situation, pour ne pas se casser le dos pour le reste de leurs jours, par exemple, pour travailler dans le respect de certaines normes élémentaires de sécurité.
Je ne comprends tout simplement pas pourquoi ils doivent se cacher envisager une hypothétique défense de leurs droits dans un pays démocratique qui respecte les droits de la personne et la liberté d'association.
Je ne comprends pas pourquoi les syndicats ne font pas une grève générale pour changer, justement, ce contexte de clandestinité dans lequel les travailleurs non-syndiqués doivent nécessairement évoluer pour mettre un terme à ce qui n'est, somme toute, que de l'esclavage moderne, de la tyrannie.
Les pleins de marde qui veulent brûler les travailleurs à l'ouvrage, pour les jeter comme des vieilles guenilles quand ils sont malades à force de travailler dans des conditions dégueulasses, devraient tout simplement se faire emprisonner.
Atteindre à la dignité d'un travailleur, c'est-à-dire d'une personne, se croire au-dessus des lois qui régissent le monde du travail, se comporter en esclavagiste et en tyran: mettons que ça vaudrait bien deux ans de prison, la mise en tutelle de l'entreprise ou sa nationalisation, je ne sais trop.
N'importe quoi, sauf de laisser 4000 Mexicains être traités comme du bétail dans les champs québécois.
Honte à nos fermiers qui se comportent comme des Sudistes faisant suer leurs esclaves dans leurs champs de coton. Honte à nos gouvernements qui se ferment les yeux devant la misère bien réelle de ces travailleurs.
Cela dit, je pense qu'il faut envisager d'autres moyens pour combattre ces injustices. Les fermiers du Québec ont des courriels... Peut-être qu'on devrait les informer des droits des travailleurs au Québec et inscrire les entreprises fautives sur une liste noire. Si les fonctionnaires du Bureau des normes du travail ne font pas leur boulot, les citoyens peuvent le faire à leur place.

UN AUTEUR CLANDESTIN: LOUIS-GEORGES GODIN

Je viens de tomber sur un livre anonyme publié en 1921 aux éditions du Bien Public, une vieille imprimerie catholique de Trois-Rivières. «Les dicts du passant» que ça s'intitule, sans mention d'auteur. Le livre a été trouvé dans les ordures par un de mes amis qui me l'a donné. Je l'ai parcouru, en diagonale, puis en entier, avec la satisfaction d'avoir mis la main sur un auteur qui mérite de revenir à la vie littéraire. Pour ce que j'ai lu de lui, à date, c'est splendide. On croirait presque de lire un blogueur avant la lettre. Le «passant» a publié des billets portant sur à peu près tous les sujets, comme je le fais ici, pour votre plus grand malheur.
En fouillant sur Internet j'ai appris que «Les dicts du passant» ont été rédigés par Louis-Georges Godin, un ami de l'écrivain et abbé Albert Tessier, qui est né en 1897 et mort en 1932, à l'âge de 35 ans. Ce Louis-Georges Godin est aussi l'auteur d'un ouvrage intitulé «Mémorial trifluvien», un très beau livre qui devrait être réédité pour les fêtes du 375e anniversaire de Trois-Rivières puisqu'il décrit avec art la vie aux Trois-Rivières au début du siècle.
L'auteur possède une très belle plume. Retenez ce nom: Louis-Georges Godin, un auteur clandestin qui ne dormira pas dans les ordures ce soir, mais bien sur ma table de chevet.

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