lundi 29 octobre 2007

DÉGÉNÉRATION AU GALA DE L'ADISQ

Le groupe Mes Aïeux a tout raflé au gala de l’ADISQ, un assemblage hétéroclite de numéros de variétés bâclés et de remerciements ennuyants, qui avait lieu hier. Je vous avouerai que je ne l’ai pas regardé à la télé. J’ai bien fait. Cela m’a permis de terminer un tableau, que je vais intituler Le bon voisin. Vous le verrez bientôt. Je le dédie à l'industrie québécoise du disque, du moins à ce qu'il en reste en cette ère de profonde mutation technologique. Était-ce le dernier gala de l'ADISQ? L'ADISQ pourrait bien disparaître comme les cassettes 8 pistes et les VHF.
L'Internet va plus vite que les artistes officiels du pays. Les artistes non-officiels ont plus de chance de faire carrière longtemps, à mon avis. Je m'expliquerai plus tard.
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Pour en revenir à Mes Aïeux, je ne suis plus capable d’entendre la chanson Dégénération.
D’abord, le rythme et l’air rappellent trop Réveille de Zachary Richard, qui n’est pas sa meilleure aussi. La chanson Dégénération est du même ordre et ses paroles sont trop mélodramatiques pour que j’y accroche. «Ton arrière, arrière-grand-père, y mangeait du gros pain noir», bon ça va, du moment que l’on ne se sert pas de lui pour dénoncer son arrière-petit-fils, que l’on suppose être un baby-boomer, qui a vendu la terre de son père pour l’investir dans ses réhères (REER…), pendant que son rejeton souffre dans son petit trois et demi, fait un hold-up dans un dépanneur et regrette que sa blonde se fasse avorter tout le temps, tout en rêvant d’une table entourée d’enfants…
Encore la fille qui se fait reprocher d’aller à droite et à gauche pour se faire avorter ensuite… Bon. Pauvre petit gars.
Pour beaucoup d’entre nous, je parierais que l’arrière-arrière-grand-père avait les dents noires, n’avait peut-être même pas de terre, ni d’argent, ni d’éducation, ni de soins de santé, ni rien d’autres. Notre arrière-arrière-grand-mère a dû avoir 80 enfants, parce que le vieux aimait la gaudriole quand il rentrait saoûl. L’Église disait à la bonne femme de s’ouvrir les jambes et de faire son devoir de bonne chrétienne envers son mari. D’une génération à l’autre, l’éducation et l’électricité ont produit ce jeune cuistre qui donne la leçon à tout un chacun sur un air de tambour pas très sophistiqué, deux temps, pas de mouvement : qu’on ne me dise pas que c’est la meilleure de Mes Aïeux! Ils sont plus musiciens que ça.
Dégénération me rappelle Life is Life du groupe Opus, sans que je ne puisse trop m’expliquer pourquoi. C'est le genre de toune qui fait danser du monde sur les tables juste assez pour que l'on n'ait plus envie de l'entendre à la radio pour au moins deux siècles.

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