Le billet d'humeur que j'ai posté ici hier pourrait laisser croire que je suis un être négatif, hargneux et malsain. On ne s'attaque pas impunément au bonheur, fusse-t-il artificiel ou bien superficiel.
Je vous rassure tout de suite, lecteurs et lectrices: je suis un être de lumière.
Je ne veux pas dire que je suis une lumière... C'est un pas que je ne franchirai jamais. Non pas par excès d'humilité. Mais par réalisme. Il m'arrive d'être con comme un manche. Et de l'être volontairement qui plus est. Je me défends en prétendant que c'est ce qui donne de la couleur à ma personnalité. Sans mes défauts, je serais quelqu'un de fade et d'insignifiant. On me respecterait autant qu'un horaire de chemin de fer.
Oui, je suis un être de lumière.
Derrière ma scatologie, mes sacres et mes blasphèmes se cache un petit bonhomme qui aime tout le monde, même les méchants. parce que j'ai la sensation que nous sommes tous des cons. Moi y compris.
Je pardonne à l'humanité d'être à mon image. Je me pardonne d'être à l'image de l'humanité. Et de l'un à l'autre je tente de comprendre comment je puis vivre sans commettre de dommages collatéraux avec mes paroles en l'air et mes indignations envers les actes qui mènent tout droit à l'injustice sociale.
Je ne suis pas parfait, non, mais j'aime la tarte aux pommes et les marguerites qui poussent sur les terrains vagues.
Je m'attendris devant le sourire d'un bébé.
Quand un chien fait des cabrioles je ris de bon coeur.
J'ai une belle pensée pour quelqu'un de trop gros qui remonte toujours son pantalon.
-Hu! hu! hu! que je ris tendrement en voyant le malheureux patapouf.
Bref, je suis de la bonne pâte. Je ne suis en rien un vilain, un adepte du satanisme et un partisan de la violence physique.
Je ne suis pas du genre à me laisser faire, bien sûr, et j'en ai secoué quelques-uns au cours de ma vie pour bénéficier de contradictions qui me rendent un peu plus inconséquent et par cela même plus énigmatique. Qui n'aime pas les énigmes? Quand on sait tout sur quelqu'un on le regarde avec un mélange de mépris et d'indifférence. On l'oublie aussitôt. On ne se rappelle jamais de son nom. On ne trouve pas plus de raisons pour l'aimer que pour le détester.
***
Oui, je suis un homme bon.
Je ne vous dirai pas tout ce que je fais pour assumer cette bonté. Vous diriez, avec raison, que je me vante de mes bonnes actions. Cela aurait pour conséquence de les annuler.
Donc, croyez-moi sur parole: je suis un homme bon puisque je vous le dis.
Bien sûr, je ne crois pas vraiment aux dieux dont on me parle sans cesse. Je n'ai aucune réponse définitive aux questions si mal formulées. J'adopte un sourire narquois devant les proverbes, maximes et pensées positives cheap. J'ai une certaine propension à l'intellectualisme, bien que je m'en défende parfois. Quand on se met à me ânonner des belles phrases je me mets à citer Schopenhauer, Nietzsche et Cioran, pour ne nommer que ceux-là. D'ailleurs, il m'arrive même de ne citer personne et de me montrer tout simplement cynique et désagréable. Comme quelqu'un qui se croit supérieur derrière ses grosses lunettes.
Je ne suis pas la personne idéale que l'on doit inviter pour un vernissage, un cinq à sept ou bien un léchage de raie quelconque. Je me tiendrai calme la plupart du temps mais j'adopterai invariablement une moue de mépris pour me sentir comme un chien dans un jeu de quilles.
Assez parlé de moi! Vous êtes assez vieux pour vous faire votre propre opinion sur la tarte aux pommes et le chiendent.
Si vous m'avez lu jusqu'au bout, j'espère que c'est parce que vous n'aviez rien de mieux à faire.
Autrement vous pouvez m'adresser une plainte pour avoir abusé de votre temps.
Voici mon courriel: bouchard.gaetan@gmail.com
Ça se sent dans tes textes , tes dessins et tes musiques -
RépondreEffacerAmicalement -
Monde indien / Charles -