vendredi 10 juin 2011

Baloune, le baloney et le carnaval de Rio

Baloune dansait comme s'il pesait une plume. Il flottait littéralement sur la piste de danse, comme une montgolfière. Et jamais il ne manquait d'avaler ses huit sandwiches au baloney quand il revenait de ces soirées endiablées à danser le ska, le slam ou la samba comme un envoûté.

Il se lissait les cheveux par derrière, Baloune, et ressemblait à un tueur de série B, avec son regard sans vie et sa lippe tombante.

Pourtant, il n'était pas méchant pour cinq sous, et même un peu bonasse. Et tout ce talent pour danser ne pouvait pas venir d'un coeur sans âme. Les apparences sont toujours trompeuses. Les gens trop souriants sont des vipères avec des coeurs de cannibale. Oui monsieur.

Baloune, c'était de la bonne pâte, avec un regard sans vie certes, mais pas tannant pour autant.

Évidemment, quand Baloune pétait les plombs ça revolait de tous les bords et tous les côtés. C'était comme s'il pesait une plume, encore une fois. Il flottait littéralement dans les airs et fessait sur tout ce qui se trouvait autour de lui jusqu'à ce qu'il n'entende plus que des râlements. Mais bon, ce n'était arrivé qu'une seule fois et depuis ce temps Baloune était devenu la légende du quartier. Il vivait sur cette gloire surfaite et tout le monde lui foutait la paix.

Quant à lui, il préférait tout oublier et danser comme un chamane sur The Doors ou bien sur une autre toune poche, peu importe laquelle. Baloune n'était pas si compliqué. Pas plus que les gens de son quartier. Un quartier ouvrier où il n'y avait plus d'usines, seulement des baraquements et des marchés aux puces.

Aussi, personne ne s'y étonne que l'on puisse y danser un continental sur la toune The Wall de Pink Floyd, interprétée par une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio.

Baloune dansait le continental en cassant le rythme. Le continental, ce n'est pas vraiment son trip. Mais faut toujours que cela finisse là, Chez L'Oasis, dans les bas-fonds de la danse, pour qu'il puisse tirer son coup, comme on dit dans le jargon des mononcles.

Alors Baloune s'en va dansant toute la nuit avec une amatrice de karaoké vêtue d'une tenue de carnaval de Rio. Ou bien il rentre chez lui, tout fin seul, pour manger ses huit sandwiches au baloney.

Ah! Si la vie ne pouvait être que de la danse!

Mais non, il faut payer pour ces folles nuits d'envoûtement comme pour le baloney.

2 commentaires:

  1. Ton Baloune me rappelle le Travolta de Pulp Fiction!

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  2. Est-ce que des fois y a des cornichons dans l:es sandouiches au baloney ?

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