vendredi 11 janvier 2008

LES DEUX PIEDS DANS 'A BOUETTE

Les pires prisons sont celles que l'on se bâtit soi-même, avec des discours insensés et des idées folles.
Il y a des gens qui préfèrent vivre dans leur prison mentale, avec leurs raisonnements stupides et leurs peurs idiotes, sans envisager qu'ils pourraient être libres immédiatement. La porte de la prison est ouverte et, vous avez beau le leur expliquer, les totos ne voient jamais que les barreaux.
Ils se comportent exactement comme l'enfant qui se plaindrait d'avoir les deux pieds dans la boue.
-M'man! J'ai les deux pieds dans 'a bouette!
-Ben marche! Sors d'la bouette!
-J'peux pas! J'ai les deux pieds dans 'a bouette!
-Ben voyons donc! Sors d'la bouette!
-J'peux pas! Bou-hou-hou! Snif! Snif!
Désolant.
MOBY DICK ET LE CAPITAINE ACHAB
Prenons maintenant le capitaine Achab, dans le roman Moby Dick de Hermann Melville.
Une baleine blanche lui a enlevé une jambe et depuis voilà qu'il sillonne la mer pour la retrouver et lui planter son harpon dans le bide. Achab aurait pu se mettre au macramé, à la poterie ou à la poésie surréaliste, mais non, il lui fallait nourrir son ressentiment envers Moby Dick, la baleine blanche. Vous allez me dire que le roman de Melville est plutôt à considérer comme une charge envers le puritanisme américain que je vous répondrai, sans sourciller, que le capitaine Achab aurait mieux fait de se mettre au basketball, voire de «se mettre» tout court.
Il existe des tas de possibilités et c'est toujours triste de voir quelqu'un figer sur une seule, comme le dernier des crétins.
SANS IDENTITÉ, L'ÉTAT-POLICIER NE PEUT RIEN
Beaucoup de fonctionnaires soviétiques ont été victimes des purges staliniennes. Soljenitsyne m'a appris que certains fonctionnaires plus futés ont pu éviter la mort qui planait sur eux. Ils ont déchirer leurs cartes de membre du Parti communiste, se sont enfuis et se sont refaits une nouvelle vie au sein de tribus nomades de la Russie. Ils devinrent ainsi introuvables pour le KGB. Ils n'existaient plus. Ils n'avaient plus de cartes d'identité. Ils n'étaient que des vagabonds provenant de petites peuplades de vagabonds.
Peut-être que dans cette non-existence officielle se trouve le chemin qui mène vers la vraie liberté de l'homme.
Cela me laisse songeur quand je vois toutes ces cartes que j'ai dans mon portefeuille...

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