Rien n'est plus honorable que d'être détesté des gendelettres ou des tartistes. Au Québec, plus que partout ailleurs, cela signifie que l'on a généralement un réel talent pour les arts et les lettres, ce qui éveille tout de suite la suspicion des tartistes officiels, au thorax couvert de médailles arrachées frauduleusement ça et là, au gré des 5 à 7 et autres coquetels de têteux de subventions.
Quand nos tartistes s'en prennent à Tex Lecor ou Mordecai Richler, l'un parce qu'il fait de l'art figuratif jugé trop conventionnel et l'autre parce qu'il a le malheur d'avoir ri des péquistes, vous pouvez tenir ça pour la meilleure preuve de talent que l'on puisse présenter pour décrire l'oeuvre de Lecor ou Richler.
Plus un tartiste est nul à chier, plus il passe du temps à mendier de l'argent aux autorités en prétendant pratiquer un art tellement raffiné que seuls les personnes «intelligentes» peuvent comprendre quelque chose à ses simagrées et autres barbouillages dénués de pouvoir d'évocation. Au fond, il pratique un art totalement conformiste, un art aplatventriste, un art de larve gluante.
Probablement que c'était ainsi du temps de Virgile ou Victor Hugo. Il y a toujours eu plus de cloportes et de larves parmi les tartistes que parmi toutes les catégories de population. Pourquoi? Parce que l'art est la planque idéale pour le paresseux qui peut faire passer ses séances de curage de nez pour des périodes d'intense réflexion en vue de produire un roman ou bien un poème dénonçant l'impérialisme canadien, la malbouffe ou l'usage du tabac (il y a des subventions pour ça dans les trois cas!).
Quand les pourris ont tous les honneurs, la place de celui qui a du talent est dans la marge.
Les grands écrivains et les grands artistes du Québec se tiennent volontairement à l'écart de ces clowns illettrés et incultes qui s'approprient le roman, la poésie ou la peinture avec des oeuvres ternes, soporifiques et monotones qui n'intéressent ni ne dérangent personne. Ça fait semblant d'être dérangeant et c'est reçu par madame la marquise ou bien par le camarade au sommet de tel ou tel ministère.
Les tartistes et les gendelettres aiment bien jouer aux révolutionnaires de salon avec de vieilles idées sales issues de leur passé maoïste, du temps où il ne suffisait que de scander les slogans à la mode du jour pour faire partie d'un catalogue d'éditeur ou figurer au musée. Aujourd'hui encore, le phénomène perdure. On publie et on encense ces crapules totalitaires dans les réseaux de diffusion traditionnels.
Heureusement, les temps changent. Le couvert sur la marmite est sur le point de sauter. La panique s'empare des tartistes et des gendelettres qui, avec l'arrivée de l'Internet, n'arrivent plus vraiment à contrôler tout ce qui s'écrit, se chante ou se peint. Les voilà désemparés d'être perçus pour ce qu'ils sont vraiment: des andouilles!
Plus jeune, je désespérais d'assister de mon vivant à la chute de nos tartistes et gendelettres. Je vois bien que je désespérais pour rien. Quelque chose de grand et de noble sortira de l'Internet. Notre pseudo-culture de décrotteurs de pots de chambre de 1837 va se métamorphoser totalement.
Les artistes officiels du Québec vont en manger une tabarnak, c'est moi qui vous le dis. Comme les artistes officiels des anciens pays formant le bloc soviétique. Leur collusion avec les autorités les rendront à jamais suspects aux yeux de l'Art. Et c'est tant mieux. C'est tout ce qu'ils méritent.
Quel délire !
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