jeudi 23 septembre 2021

Nous à 0,1%, 1%, 3% ou 20%? Toi à 100%!


Il y a plusieurs manières de voir la vie en société.

Il y a d'abord la manière forte. N'oublions jamais que même le roi parle souvent de lui-même à la première personne du pluriel. Son Nous ne représente que son bon vouloir qui s'étend à tous ses serviteurs. «Il Nous fait bon plaisir d'informer Nos sujets qu'ils doivent obéir.»

Quand la manière forte s'érode un peu, le Nous est représenté par quelques-uns et s'étend à tous leurs nouveaux vassaux et serviteurs. On en fera du spectacle autant que faire se peut pour calmer les ardeurs des uns et des autres. On se donnera, comme Humpty Dumpty sur son mur, le privilège d'établir la définition des mots selon que l'on soit le maître ou pas. La liberté veut dire l'esclavage. Et woke veut dire ennemi de la Nation.

Je m'en voudrais d'oublier qu'il y a cette fleur fragile, cet espoir aussi rare que précieux qui parfois nous submerge dans notre humanité. 

Il y a la solidarité, l'entraide, la générosité et la compassion.

Il y a cette possibilité d'inclure chacun et chacune dans un ensemble qui tend vers le respect et l'abandon des structures archaïques du pouvoir.

Le vieux monde ne tombera pas sans combattre, même si la bataille des us et des coutumes est déjà perdue pour lui. Ce vieux monde morose n'empêchera pas l'humanité, dont l'âge médian tourne autour de 19 ans, de lui faire comprendre que son temps et ses institutions sont totalement finies, out, déphasées, dépassées et probablement pourries.

Il y aura donc plus d'ouverture sur le monde et sur les idées au cours des prochaines années.

Ici, comme ailleurs, la politique est totalement déphasée avec ce qui se passe en temps réel dans la communauté.

Elle est encore au XIXe siècle. On y parle encore de nationalisme, de valeurs traditionnelles, de trucs qui font roter d'ennui.

Dans la vraie vie, on baise, on boit, on fume n'importe qui n'importe quoi n'importe comment et va chier si t'es pas content. Regarde ailleurs. Ouste du balai. On ne veut pas vivre parmi des talibans d'ailleurs ou du Texas. On emmerde les Savonarole. On rit des curés. 

Et on ne vote pas tant que ça dans la vraie vie. Un peu plus que la moitié des citoyens et citoyennes votent encore. L'autre moitié n'avait pas le temps ni l'intérêt.

À peine 3% des gens sont membres d'une formation politique. 

Plus de 97% des gens n'y trouvent aucun intérêt.

Le Congrès de la jeunesse caquiste, péquiste, libérale ou solidaire? Trois pelés et un tondu. Parfois un peu plus. Jeunes autant que vous et moi. Je me souviens que seuls les blaireaux militaient au sein d'une formation politique lorsque j'étais jeune. Ça ne doit pas avoir changé.

Le Nous, auparavant, c'était le roi.

En ce moment, c'est le 3%.

Il ne suffit que de récolter à peu près 20% du vote total des électeurs inscrits pour former un gouvernement qui se tapera les bretelles comme s'il représentait la «Nation».

Bref, nous sommes tous et toutes floués.

Du moins pour le moment.

Parce que la politique est en retard de deux cents ans sur l'évolution naturelle de la communauté.

Parce qu'elle représente l'état actuel des préjugés sociaux et économiques de l'élite au pouvoir.

Parce que nous ne sommes que de la poussière sur leur jeu de Monopoly.

Ça ne veut pas dire qu'il ne faille pas donner un coup de pied sur le jeu de Monopoly pour se faire de l'espace pour des logements sociaux et une vie digne de ce nom. Bien au contraire.

Mais ça, on en parlera une autre fois.

Il y a cette fleur fragile, cet espoir aussi rare que précieux qui parfois nous submerge dans notre humanité. 

Il y a la solidarité, l'entraide, la générosité et la compassion.

Il y a la révolte contre l'injustice.

Il y a l'insoumission et l'indocilité.

Il y a la liberté.



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