Des arbres à Tchernobyl, Photographe inconnu |
Les fleurs aussi.
Les animistes le croient et moi aussi.
Je dois donc être animiste.
On pourra dire que je suis fou.
Que je ne parle ni le langage des arbres ni celui des fleurs.
Je ne parle pas la langue anichinabée non plus mais je l'entends.
Je l'entends qui vibre en moi comme le vent dans les feuilles.
J'entends les arbres, les fleurs et les millions d'animistes de l'Île de la Tortue.
J'entends même les roches.
J'entends les coeurs de pierre.
J'entends tout vous dis-je.
Parce que je suis connecté au Grand cercle de la Vie.
Parce que je crois que je vaux autant que tout ce qu'il y a autour de moi.
Ni plus ni moins.
Autant en emporte le vain et l'infatué.
Nous sommes tout.
Et ce qui me désole c'est que nous soyons encore rien.
Rien que des roches mortes, sans âme.
Des galets lancés sur l'eau qui sombrent sur toutes les terres et tous les océans.
Mais le vent souffle.
Il souffle dans les feuilles.
Et les arbres parlent et pousseront encore.
Ils dissimuleront nos bêtises et purifieront la terre.
Ils seront là lorsque nous n'y serons plus.
Mais le vent souffle.
Il me semble que le vent souffle.
Il me semble que tout ça n'était qu'un «cauchemar climatisé».
Une distorsion de l'histoire ou de l'espace-temps.
Ceci n'est pas un poème.
Ni un texte.
Même pas un vent dans les feuilles.
Seulement des données numériques dans un espace chimérique.
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