samedi 16 janvier 2010

Je ne souffre pas, eux souffrent

Il y a des jours comme ça où la littérature me semble vaine. Le tremblement de terre en Haïti m'a affecté, moi qui vis bien au chaud dans mon foyer avec mes victuailles. D'abord, je ne veux pas avoir l'air du crétin dans Les frères Karamazov. Du poète sur le bord de la plage qui assiste à un naufrage et qui dit ne regardez pas les naufragés mais moi qui souffre de les voir se noyer. Un trait dominant de notre civilisation. Qui fait de Dostoïevski un magnifique sondeur de l'âme humaine.

Je ne me sens pas la force d'écrire là-dessus. Je donne mon obole, comme tout le monde, et je souhaite que la vie reprenne son cours presque normal au plus vite.

En passant, j'ai lu récemment le poème que Voltaire a écrit suite au tremblement de terre de Lisbonne et, quoique j'aime lire Voltaire, je n'ai pas trouvé dans cette oeuvre toute l'ampleur de son génie. Au contraire, j'avais l'impression que Voltaire était un peu comme le poète qui voit le naufrage au loin dans Les frères Karamazov, les pieds bien au sec dans ses pantoufles chaudes, avec des tas de livres et de friandises devant lui.

Je ne commettrai donc pas cette erreur.

Je n'ai rien à dire ou à redire sur le tremblement de terre survenu récemment en Haïti. Rien sinon qu'il faut soutenir l'envoi de l'aide humanitaire. That's it. Et ne pas trop en rajouter. Ça finit par devenir pervers.

Maintenant que c'est dit, je reviens à mes contes, paraboles et fabliaux.

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