vendredi 22 février 2008

ENCORE JACQUES LANTÔT, POUR LA DERNIÈRE FOIS, PROMIS...

J'ai commis un texte sur Castro en 2003. Il a été publié dans la revue Voir, à Montréal, pour la chronique «Les grandes gueules». Je vous invite à le lire, je crois que ça fessait assez fort.

Je reviens encore sur Jacques Lantôt. Que voulez-vous, il me fait tomber en bas de ma chaise depuis deux ou trois semaines. L'ex-felquiste et chroniqueur du Journal de Montréal n'en finit plus de bander sur la tyrannie communiste de Cuba. Ça finit par faire dur. Personne ne lui dit qu'il est à côté de la track? Heille, le smart, on est en 2008... You-hou, tu n'as pas lu Annah Arendt camarade? Et Soljenitsyne? Et «Le livre noir du communisme»?

Jacques Lantôt a enlevé un diplomate britannique en 1970. Il y a eu mort d'homme dans la suite de cet enlèvement stupide, un geste «politique» qui a privé d'un père des enfants. Il s'est enfui à Cuba et a profité ensuite de la magnanimité de tous les citoyens du Canada pour ses activités terroristes passées. Pierre Laporte n'est plus là pour jouer avec ses enfants ou publier des chroniques dans Le Journal de Montréal. Lanctôt a l'impossible privilège d'y écrire pour nous vanter les charmes de Cuba sous la dictature de Castro.

Vous ne trouvez pas ça inconvenant?

Regrette-t-il ce qu'il a fait?

Dans une «forteresse assiégée» on peut tuer les traîtres?

Et le Québec, c'est une «forteresse assiégée» comme Cuba, selon vous, m'sieur Lantôt? Eh bien si c'est comme ça, je vous dis juste fuck you! Raisonner en cave, ça me tente pas.

Je voudrais bien, chers lecteurs et lectrices assidus, vous renvoyer vers le Journal de Montréal pour signifier au rédacteur votre réprobation morale contre la publication d'articles vantant les mérites de la tyrannie pour l'exporter ici.

Cependant, je ne trouve pas le courriel. Pas plus que celui de Jacques Lantôt.

Finalement, plaignez-vous plutôt à l'ambassade de Cuba...

Et n'oubliez pas de mentionner que je suis un traître et fier de l'être.

Merde aux enculeurs de peuple.

Merde aux révolutionnaires de métier.

Vive la liberté.

3 commentaires:

  1. Gaétan, vous nous posiez la question à savoir si nous trouvions inconvenant certains aspects à propos de Jacques Lanctot. Bien des choses sont inconvenantes en réalité, dont quelques-uns de vos propres propos.

    Je ne m'attarderai pas sur Cuba, sur Castro. Je veux seulement dire que pour chaque chose, rien n'est tout blanc ou tout noir. En ce sens, je trouve par exemple qu'un homme comme Léo-Paul Lauzon, qui serait prêt à canoniser Castro, manque d'objectivité et à l'inverse, quelqu'un comme vous qui parlez de Castro comme étant pratiquement l'Antéchrist, manque également d'objectivité. Il y a toujours un juste milieu entre les extrèmes. Selon moi, Castro ne fait pas exception à cette règle, si on tient compte du contexte géo-politique de Cuba... Mais bon, je ne veux pas m'attarder là-dessus.

    Je veux plutôt m'attarder sur un point particulier de votre message, celui-ci:

    «Jacques Lantôt a enlevé un diplomate britannique en 1970. Il y a eu mort d'homme dans la suite de cet enlèvement stupide, un geste «politique» qui a privé d'un père des enfants […]Pierre Laporte n'est plus là pour jouer avec ses enfants ou publier des chroniques dans Le Journal de Montréal. »

    En tout respect pour vous, ce genre de pseudo-révisionnisme de notre histoire me donne franchement le goût de gerber. Vous laissez d'abord sous-entendre que Lanctôt est responsable de la mort d'une personne alors qu'en réalité, celui-ci n'a rien à voir avec la mort de Laporte.

    Autre point, c'est bien joli de nous présenter Pierre Laporte comme un gentil monsieur mais ce que vous ne dîtes point (vous l'ignorez peut-être), c'est que lors de la course à la chefferie du PLQ opposant Laporte à Robert Bourassa et Claude Wagner, la campagne de Laporte fût financée en grande partie avec de l'argent sale provenant de la mafia. Méritait-il de mourir pour autant? Certainement pas mais de nous le présenter comme le bon père de famille vertueux, je trouvais qu'il y avait quelques nuances à apporter à ça.

    Pour le reste, doit-on vous qualifier de "traître" comme vous le disiez ironiquement dans votre conclusion? À lire vos anciens messages que ça soit sur Duplessis, sur Dollard et ainsi de suite, je dirais que vous êtes davantage un assimilé plutôt qu'un traître, à dégobiller comme ça sur vos origines, votre histoire...

    Pour conclure, à propos de Dollard, je souligne simplement qu'il n'y a jamais eu de génocide de la part des Français en Nouvelle-France. On ne peut pas en dire autant du côté des Anglais, avec par exemple Amherst qui distribua des couvertures contaminées à la petite vérole, tuant ainsi bon nombre d'Améridiens (le mec a tout de même droit à sa rue, même ici à Trois-Rivières). Même chose pour les Espagnols avec Cortés qui fît pratiquement disparaître la culture aztèque, un autre beau cas de génocide.

    La Nouvelle-France n'a rien de comparable dans son histoire, c'est toujours bon de le souligner.
    ... Oui il y en a, des "inconvenances" comme vous dîtes, sauf que ça varie selon chaque individu.

    Vive la liberté (comme vous concluez votre message)
    Vive l’indépendance!

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  2. Rien n'est tout blanc ou tout noir. Castro, à ce que je sache, n'est pas un politicien de centre-gauche traditionnel, mais un dictateur situé à l'extrême du spectre politique: le totalitarisme.

    Ergoter sur la responsabilité des victimes me semble foncièrement bas comme argument.

    Prétendre qu'il n'y a pas eu un génocide des aborigènes, depuis l'arrivée de Jacques Cartier jusqu'à nos jours, c'est comme prétendre qu'ils sont tous morts en faisant une chute dans l'escalier.

    L'esclavage existait en Nouvelle-France tout aussi bien qu'en Louisiane.

    Votre lecture de l'histoire n'est qu'un prétexte à épouser une cause. Vous travestissez les faits pour servir une idéologie.

    C'est tout le contraire de Cioran, un écrivain qui était si loin de l' «engagement politique», quelque chose qu'il méprisait profondément.

    La mafia derrière Laporte? Avez-vous des preuves ou c'est un lapin que vous sortez de votre chapeau?

    Kidnapper quelqu'un, qui que ce soit, c'est le priver de son bien le plus précieux: la liberté.

    Il faut être fêlé pour déposséder quelqu'un de sa liberté pour servir une cause insignifiante.

    Vive l'indépendance d'esprit.

    Vive la liberté.

    Sans rancunes, parce que ça donne des boutons.

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  3. Encore une fois, je ne veux pas trop m'attarder sur le cas de Castro car je suis plutôt ambivalent à ce sujet. Disons simplement que j'y vois un peu plus de positivisme que ta propre vision. Castro était beaucoup moins attaché à certains de ses vieux dogmes vers la fin, ce fût le cas envers une certaine privatisation, notament dans le milieu des "Bed and Breakfast", mais aussi dans le secteur de la santé où plusieurs milliers de Mexicains vont se faire soigner à Cuba chaque année... Il y a tout de même du vrai dans certains de tes propos et je considère également que Castro était dû pour laisser la place à un autre. Je sais cependant que si Castro n'avait pas été là, ça n'aurait vraiment pas été mieux avec le dictateur pro-américain Batista, enfin, c'est mon opinion.

    Tu disais:

    «Prétendre qu'il n'y a pas eu un génocide des aborigènes, depuis l'arrivée de Jacques Cartier jusqu'à nos jours, c'est comme prétendre qu'ils sont tous morts en faisant une chute dans l'escalier.»

    Faux. C'est toi qui prétend ça. Cites-moi un seul cas où il y a eu un génocide durant le régime de la Nouvelle-France, et de grâce, trouves autre chose que l'histoire de Dollard, qui n'a rien à voir avec un génocide mais qui s'inscrivait plutôt dans le contexte d'une guerre, ce qui est nettement différent d'un génocide.

    D'ailleurs, on a qu'à lire l'histoire du grand chef Pontiak pour se rendre compte que ce que tu dis est faux. Celui-ci est mort en portant la veste militaire que lui avait offert Montcalm. Le grand rêve de Pontiak? C'était de faire de la Nouvelle-France un état Franco-Indien, rien de moins... Je ne crois pas que celui-ci aurait eu de telles visées si les Français avaient été les barbares que tu tentes de nous décrire.

    Au sujet de ce que je dis sur Pontiak, je te suggère le livre "L'homme avec qui mourait l'espoir" de Jean-Pierre Davidts.

    Tu veux parler de génocide? Parles-nous donc des réserves, une création du fédéral dans le but d'assimiler plus rapidement les Amérindiens... Si ce n'est pas une forme de génocide, culturel du moins, je me demande ce que c'est. Parles nous d'Amherst, de Cortés. Les Français n'ont pas été parfaits, ils ont été bien moins pires que les autres par contre et je maintiens qu'il n'y a pas eu de génocide de leur part mais bien une volonté commune de partager le territoire, qui était bien assez grand pour que Français et autochtones alliés puissent y cohabiter.

    J'aimerais d'ailleurs savoir quelles sont tes références à ce sujet. Pour ma part, je me base sur des historiens comme Jacques Lacoursière, Marcel Tessier, Denis Vaugeois, Jean Provencher et quelques autres dont la réputation en qualité d'historiens n'est plus à faire. Quelles sont les tiennes Gaétan?

    Tu oses venir me dire ensuite que je travestis les faits pour une idéologie? Si c'est le cas, tu fais exactement la même chose pour ta propre idéologie, ça me semble très clair.

    «C'est tout le contraire de Cioran, un écrivain qui était si loin de l' «engagement politique», quelque chose qu'il méprisait profondément.»

    Exact. Et non seulement celui-ci dénoncait cela (Histoire et utopie), mais également toute forme d'engagement en fait, sauf que ça ne fût pas le cas pour la première moitié de sa vie. En tout respect pour toi Gaétan, je ne crois pas que tu puisses m'en apprendre à son sujet... Trudeau avait "Le prince" comme livre de chevet. Pour toi, c'est Rimbaud et pour moi, c'est Cioran.

    Au sujet de Cioran, comme tu sembles tout de même aimer certaines choses de bon goût, je t'offre un excellent documentaire sur sa vie si ça t'intéresse:

    http://video.google.fr/videoplay?docid=1231982676025548025&q=cioran&total=137&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=0

    En passant, ce n'est pas parce que j'admire Cioran et que je porte son pseudonyme que je souscris entièrement à sa vision des choses. Tu ne devrais pas avoir trop de problèmes à comprendre cet aspect élémentaire chez moi.

    Bon, histoire de conclure ce message pour ne pas que ça devienne un roman, tu disais:

    «La mafia derrière Laporte? Avez-vous des preuves ou c'est un lapin que vous sortez de votre chapeau?»

    Bien sûr qu'il existe des preuves. À ma connaissance, cela a débuté par Pierre vallières qui fût approché par la mafia lors de la crise d'octobre. Disons que la mafia cherchais à faire sa propre enquête mais comme Vallières n'étaient plus dans le FLQ à ce moment et qu'il n'avait pas de contact avec la cellule Chénier de toute façon, il ne leur a pas été dans grand secours.

    Puis ensuite, plusieurs autres ont parlés de ce lien entre la mafia et Laporte. Mis à part Vallières, il y a également eu Normand Lester, Richard Cléroux, Gilles Proulx pour ne nommer que ceux-là. Falardeau avait également voulu en parler dans son film "Octobre" mais ça fût refusé par Téléfilm-Canada...

    Mais que fais-je??? Je nomme des sympathisants indépendantistes! Je t'entends déja hurler "démagogie de séparatisss"! Peut-être considéreras-tu les rapports de la GRC comme quelque chose de plus crédible à ce sujet alors!

    http://fr.wikipedia.org/wiki/1973_au_Qu%C3%A9bec

    - 5 juillet 1973: Débat à l'Assemblée nationale sur les relations qu'aurait eu Pierre Laporte avec la Mafia.

    - 5 août 1973: Des rapports de la GRC confirment que la pègre a contribué à la caisse électorale de Pierre Laporte lors du congrès à la chefferie du PLQ en 1970.

    Voilà. Je te conseille vivement de creuser un peu avant de prétendre que ce n'est qu'un lapin que je sors de mon chapeau à l'avenir.

    «Sans rancunes, parce que ça donne des boutons.»

    Bien d'accord avec ça. Il ne s'agît aucunement de rancune ici. J'aime débattre, tout simplement... Et j'ai pour principe d'utiliser le même "ton" que les messages d'introduction. Or, comme on retrouve très souvent de l'ironie, une touche de sarcasme et une forme un peu trop évidente de mépris par moments dans tes propres propos, je riposte généralement de la même façon. J'ai toujours fonctionné ainsi.

    Mais pour ce qui est de la rancune, rien à voir. Tu es clairement un ennemi politique à mes yeux mais pas un ennemi sur le plan humain. D'ailleurs, on se connait personnellement et nos échanges ont toujours été cordiaux en personne. Faut dire que nous n'avons par hasard jamais abordés ce genre de sujet mais bon, je n'aurais pas de problème à discuter de ça avec toi de façon agréable en prennant une bière.

    Donc sans rancune en effet car ça donne non seulement des boutons mais ça fait suer également! ;-)

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