lundi 7 mars 2016

Je suis féministe en tabarnak

J'ai été estomaqué la semaine dernière par la déclaration de Lise Thériault, ministre responsable de la condition féminine dans le présent gouvernement libéral du Québec. Sa collègue Stéphanie Vallée, ministre de la Justice, en a même rajouté une couche.

Ces deux libérales ne sont pas féministes...

On se demande un peu pourquoi.

Lorsqu'on gratte un peu, on se rend bien compte qu'elles sont avant tout libérales. Elles officient au sein d'une organisation politique entièrement dédiée à l'élite corrompue. 

Pour un libéral, l'homme est un loup pour l'homme et il vaut mieux être un loup qu'un poulet qu'on déplume ou bien un mouton que l'on égorge.

Lise Thériault prétend ne pas être féministe mais "égalitaire".

Égalitaire mon cul! Son parti est essentiellement à la solde des riches et se fout carrément de l'égalité, tant en matière de santé, d'éducation ou de droits des travailleurs. Les femmes? Elles n'y sont qu'accessoires et il faut faire avec comme s'il fallait calmer Bobonne avant que d'aller aux danseuses avec ses chums.

Qu'est-ce qui dérange tant les Lise Thériault et Stéphanie Vallée dans l'énonciation du mot "féminisme"?

Je vais vous le dire ce qui les dérange. C'est que le féminisme est essentiellement associé à un combat social sur lequel elles crachent comme elles le font pour la santé, l'éducation et tout ce qui tombe sous le coup des politiques d'austérité.

Nos ministres anti-féministes se comportent comme les domestiques d'une grande maison d'esclavagistes qui se sentent dans une meilleure posture que leurs consoeurs et confrères qui travaillent sur la plantation. Elles sont profondément "individualistes" et se désolidarisent de ces féministes qui ne sont jamais très loin des socialistes, écologistes et autres bébites qui portent des pancartes et brandissent le poing dans les rues.

-Manifester? Ça ne donne rien de manifester, prétendent ces égoïstes narcissiques centrées sur leur je-me-moi de petites bourgeoises.

Dans le confort et l'indifférence de leurs petites vies, les ministres se disent "égalitaires", dans le sens que tout le monde doit supporter sa souffrance et y remédier par ses propres moyens. Les femmes n'ont qu'à louvoyer, manipuler et atteindre leurs fins par les moyens si chers aux libéraux et autres troufions. On n'a qu'à tricher pour obtenir ce que l'on veut et l'affaire est ketchup...

Nos féminines abruties oublient qu'il y a moins de soixante ans les femmes mariées ne pouvaient pas avoir un compte bancaire et signer des chèques sans la permission de leur époux.

Ces cocottes ne savent pas que les femmes n'avaient pas le droit de vote il y a moins de cent ans.

Elles tiennent à ignorer qu'elles ne seraient jamais devenues ministres ou animatrices de télévision sans ces milliers de féministes anonymes qui sont descendues dans les rues pour réclamer l'égalité.

Nos Yvette libérales agissent en ceci comme bien d'autres larbins qui renient toutes les conquêtes du mouvement ouvrier tout en profitant des résultats pour eux-mêmes comme s'ils avaient été obtenus à partir du néant.

***

Je suis féministe en tabarnak. Ou si vous préférez, c'est parce que je suis en tabarnak que je suis féministe.

Mes gosses ne tomberont pas par terre parce que je m'affiche en tant que féministe.

Je ne ressens aucune perte de virilité ou de masculinité en reconnaissant l'importance du mouvement de libération des femmes pour me libérer moi-même d'une civilisation inégalitaire fondée sur l'atavisme et les pires valeurs humaines qui soient. Les droits obtenues par les femmes sont des droits qui profitent à tous parce que c'est la résultante d'un authentique combat pour l'égalité, et non pas un trivial discours de femmes pléonastiquement "pro-actives" qui méprisent les femmes qui se battent pour tout le monde.

La femme est l'égale de l'homme. Je le dis sans rire, sans quiproquos, sans malentendus.

Je ne crois pas que ce combat soit terminé. Bien au contraire. Je suis convaincu qu'il y a encore lieu de le mener pour plusieurs raisons, à moins d'être aveuglé par l'argent et d'ignorer l'état du monde.

Les pressions se font encore sentir dans le monde pour que les femmes prennent leur trou, pour que les femmes ne soient qu'un trou...

Que la ministre responsable de la condition féminine se désolidarise du féminisme en dit long sur ce gouvernement libéral de trous de beignes.

On ne s'attendait pas à mieux.

On les connaît, ces libéraux québécois, fer de lance du conservatisme social qui font honte à leur propre histoire.

Télesphore-Damien Bouchard, ancien député libéral de Saint-Hyacinthe, anticlérical avoué et soutien indéfectible du suffrage féminin, doit certainement se revirer dans sa tombe en voyant ce que sont devenus les Rouges. Une christ de bande de pleins de marde, de licheux de balustres et d'adorateurs du Veau de Ville...

Le féminisme a toutes les raisons d'être.

Et nous avons toutes les raisons, en tant que Québécoises et Québécois, de nous débarrasser au plus vite de ce gouvernement libéral à la solde de tout ce qui pue tant en Amérique que dans le monde.



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