lundi 30 septembre 2013

Leçon de toponymie aborigène et valeurs québécoises...

Je sais que je vais encore radoter mais c'est plus fort que moi. Aussitôt que l'on me parle de valeurs québécoises, je me réfugie dans les valeurs plusieurs fois millénaires de mes ancêtres aborigènes.

La première valeur qu'ils m'ont apprise c'est que la terre n'appartient à personne. C'était du moins l'opinion des Anishnabés, un peuple nomade auquel je suis directement rattaché par ma grand-mère Adrienne Létourneau, née sur la réserve d'Akwasasné. Pas besoin d'y planter une croix ou un drapeau, mes ancêtres ne reconnaissaient pas le droit de propriété sur la terre.

Mes ancêtres aborigènes -Anishnabés, Micmacs, Vikings, Gaulois et Kényans- avaient aussi une vision toute poétique de la toponymie. Au lieu de donner aux lieux des noms de saints, de généraux, de maréchaux et autres députés d'arrière-ban, ils leur donnaient tout simplement des noms qui faisaient rêver.

On disait le Fleuve aux grandes eaux, la Rivière de l'enfilée d'aiguille, le Lac aux bleuets, l'Étang aux grenouilles...

On n'aurait jamais pensé à cette idée saugrenue de donner aux lieux le nom d'une personne humaine. Ç'aurait été de l'idolâtrie. Ou pire encore. Quelque chose de répugnant à tout le moins.

Évidemment, la laideur marque souvent des points contre la poésie.

Voilà pourquoi nous disons maintenant le Fleuve Saint-Laurent, la Rivière Saint-Maurice, le Lac Brouillette, l'Étang aux grenouilles Fitzgerald... Ça n'en finit plus d'être laid et imprononçable!

Tous ces saints, colons et charpentiers qui ont peuplé le monde ont été fort sympathiques à leur façon mais ce n'est pas une raison pour dépoétiser chacun de nos lieux.

Il serait sage de revenir aux anciennes appellations.

J'habite le village de Métabéroutin, au confluent du Fleuve Magtogoek et de la Rivière Tapiskwan Sipi. Nous sommes là depuis 8 000 ans. Et nos valeurs continuent de contaminer tous ceux et celles qui arrivent ici parce que ce sont des valeurs encore plus fondamentales que toutes ces leçons d'histoire politique qui ne s'étirent même pas au-delà de 100 ans...

2 commentaires:

  1. Mets-en! Saint-Ci. Saintes-Ça...pas capable! Ça fait lugubre que l'criss. Ça dénature le paysage. Ça met comme un spray-net puant et étouffant de matante trop parfumée aux funérailles de mononc'-ché-pu-trop-qui tous ces noms de saint-criss...bin voyons, chu tu en criss moé-là!? Bin, non. Juss réaliss faut crère.

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