mardi 10 septembre 2013

À propos des visionnaires à Laval, Mascouche et Trois-Rivières

Laval, Mascouche et Trois-Rivières sont des villes qui ont eu le bonheur d'avoir pour maire un «visionnaire » .

Il ne demeure cependant qu'un seul visionnaire en poste et c'est à Trois-Rivières que nous avons la chance d'en profiter pleinement.

Vous vous demandez sûrement ce qu'est un visionnaire, n'est-ce pas?

Eh bien un visionnaire c'est un gars qui aime se faire photographier en première page d'un quelconque torchon régional en se donnant des airs de bon papa qui embrasse les bébés. On dit de lui qu'il est le roi de la ville, son pape ou son grand Khan.

Un visionnaire sourit à pleines dents et son entourage aussi, en se vantant d'avoir un bon bulletin.

Un visionnaire doit faire accroire qu'il est meilleur que tous et commettre le pire sans se faire d'accroires.

Un visionnaire travaille pour les pharaons, jamais pour les esclaves. C'est la tactique éprouvée même à Laval et à Mascouche pour obtenir et conserver le pouvoir. La démocratie n'est qu'un accommodement déraisonnable aux yeux d'un visionnaire. La démocratie est un chèque en blanc pour quatre ans. Et la ville un jeu de Monopoly.

Un visionnaire investit dans le béton et cache les dépassements de coûts de ces projets faramineux pour une raison qui nous échappe à tous et toutes parce que nous ne sommes pas des visionnaires.

Un visionnaire contribue à bâtir des pyramides de gypse, des festivals étendus sur toute l'année et autres investissements douteux. Il s'investit dans tout ce qui est clinquant et inutile pour la plus grande gloire de sa micro-république de bananes vertes en spécial.

Un visionnaire est généralement entouré de gens dévoués qui l'applaudissent sur commande et parfois même de bon coeur.

Le chômage, les bas salaires et tout ce qui est prosaïque n'inquiètent jamais le visionnaire. Cela inquiète le peuple, mais le peuple ne sait ni lire ni écrire la plupart du temps, ce qui fait qu'on peut gouverner sans se faire déranger par des tas de pouilleux qui n'ont que des belles paroles en poche. Une photo suffit. Une photo du visionnaire qui sourit à pleines dents au-dessus de sa belle cravate.

Le visionnaire voit. Il vainc. Il vient.  C'est dans l'ordre que vous voulez: veni, vidi, vici. C'est ce qu'aurait dit Jules César, un type qu'un visionnaire doit nécessairement prendre pour modèle. Jules César, un gars qui parlait toujours de lui à la troisième personne du singulier, ce qui n'est pas commun, un truc que l'on ne trouve que chez les visionnaires et certaines gens qui suivent des thérapies pour s'en guérir.

Il va sans dire qu'un visionnaire est toujours houspillé par des crasseux que ce soit à Laval, Mascouche ou Trois-Rivières.

Mais à la toute fin, à qui confieriez-vous votre casse-croûte, hein?

Serait-ce à un gars propre de sa personne, visionnaire et qui se fait photographier avec des petits bébés en première page de La Pravda locale? Bien sûr que oui.

Qui voudrait d'une ville où l'on se mettrait à se passer de visionnaires pour payer ses dettes, par exemple, ou bien pour laisser au peuple ignorant le soin de décider quoi que ce soit, comme si les employés du casse-croûte devaient décider combien l'on retire d'impôt sur leur salaire?

La tête n'a besoin des bras et des pieds que pour les pyramides de gypse.

Un visionnaire pourrait tout faire tout seul s'il le voulait.

On devrait le remercier de permettre à deux ou trois gus de participer ici et là, comme si le visionnaire n'était pas capable de se passer d'eux.

Je doute néanmoins que l'époque soit facile pour les visionnaires.

Il y a bien trop de jaloux.

Bien trop de pouilleux.




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