Nous avons coutume au Québec de déménager le 1er juillet, jour de la Fête du Canada. C'est un phénomène sans doute unique au monde où la fête d'un État corresponde au premier jour des baux annuels. Ce qui fait que la Fête du Canada a toujours été aussi excitante que la Sainte-Catherine, pour ceux et celles qui s'en souviennent, fête de la tire éponyme et des vieilles filles.
Plus personne ne sait ce que c'est, la Sainte-Catherine. Les traditions se perdent pour être remplacées par d'autres rituels tout aussi humains, sinon grotesques. On a remplacé la tire par le speed dans certains milieux. Tout dépend du point de vue. On fête pour un oui, pour un non et même pour un rien.
Quoi qu'il en soit, le 1er juillet, on déménage. On sue. On souffre. On pue.
Dans les petites rues de la ville, on voit des tas de camions qui se faufilent parmi des tas d'appareils électroménagers, de boîtes et autres matelas bourrés de punaises.
D'autres chanteraient leur pays avec fierté, mais pas les Québécois. Franchement, ils s'en calissent presqu'autant qu'ils se calissent de la reine, de Bill et de sa blonde. Le Canada, c'est comme une administration, rien de plus. On ne ressent rien d'émotif pour cet État. On le reconnaît par pur pragmatisme peut-être, beaucoup plus que par lâcheté comme le supputent les indépendantistes purs et durs.
En fait, les Québécois sont des anarchistes. Ils se crissent des indépendantistes autant que des fédéralistes. Ils veulent juste déménager en paix. Se faire une petite vie. Vivre le plus loin possible des administrations lourdes et sclérosantes, comme leurs ancêtres les Magouas ou bien les courreurs des bois le faisaient jadis.
Les pensées de la Haute? Ils s'en tabarnaquent. Ils les subissent, au jour le jour, en soupirant un peu. Et ils regardent vers la forêt, toujours prêts à s'y enfoncer, pour vivre libres comme de vrais humains. Qui sont les Québécois? Des Sauvages. Et je dis ça sans arrière-pensée, avec tendresse même.
Ce ne sont que des métaphores. Ce n'est pas de la grande sociologie. Mais c'est là, que je vous dis. Je n'ai pas la berlue. Je nous connais, allez!
Nous sommes trop libres pour avoir besoin de libérateurs.
Fête du Canada ou Fête de la tire Sainte-Catherine, on déménage.
On se libère du passé.
On regarde devant plutôt que derrière.
Canada Day or not, bonne journée.
Bonne journée à toi aussi ! vous êtes des sages, quelque part...:)
RépondreEffacerTu as bien raison de regarder devant, attention en même temps où tu mets les pieds!
RépondreEffacerBon papier de Lagacé aujourd'hui sur le phénomène des québécois complètement différents des voisins canadiens.
RépondreEffacerC'est à cette adresse :
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201107/02/01-4414450-en-banlieue-de-pluton.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B40_chroniqueurs_373561_accueil_POS1