Rien ne m'horrifie plus que l'indifférence face aux injustices, cruautés et iniquités de ce monde.
Je vois dans cette indifférence l'essence même du mal qui ronge l'humanité à travers les siècles.
J'ai d'abord combattu en moi-même cette indifférence.
Mon prochain m'y a aidé.
C'est à travers l'oeil des autres que j'ai fini par mieux me voir.
Et j'ai finalement accepté l'évidence que j'étais un bon diable, un gars pas si compliqué que ça qui ne demande qu'à ce que tout le monde s'aime comme il l'a lu jadis dans les évangiles.
J'aurai tenté plusieurs fois d'allumer une petite étincelle d'amour, de compassion et surtout d'empathie chez ces cohortes d'indifférents que j'aurai croisées au cours de ma vie.
J'aurai été souvent allumé par la charité des meilleurs d'entre les hommes et les femmes que j'ai eu le privilège de rencontrer.
Je sais que ce monde n'est pas tissé que d'horreurs. Même s'il m'est difficile de ne pas jeter la serviette en déclarant, comme tous les indifférents, que le monde est voué aux gémonies et qu'il ne nous reste plus qu'à jouer de la lyre en regardant Rome flamber sous nos poèmes narcissiques.
Je n'attends rien de personne.
Tout ce que je fais, c'est en âme et conscience, guidé par je ne sais trop qui ou quoi. Quelque chose comme une impulsion spirituelle. Quelque chose comme servir la beauté du monde pour qu'il guérisse de sa laideur.
Paul de Tarse, dans son épître aux Corinthiens, affirmait que la foi n'est rien sans la charité.
Les belles et bonnes idées ne sont rien sans l'action de donner.
On n'a pas besoin d'être passé sous le soleil de Damas pour se rendre compte qu'on ne changera pas le monde en maugréant dans son fauteuil, mais bien en ne craignant pas d'aller à la rencontre de l'autre, de notre prochain, de celui ou celle qui ne demande qu'à nous libérer de la foi afin que la charité puisse nous transfigurer.
Bref, je souhaite atteindre cet état de grâce qui me donnera la force et la confiance de lutter encore longtemps pour l'avènement d'un monde plus libre, plus doux et plus harmonieux.
Je souhaite ne jamais manquer de courage pour ouvrir ma grande gueule quand je vois une injustice se commettre devant moi.
Je souhaite me battre, encore et encore, longtemps, pour la part d'humain que le Grand Esprit m'a légué non seulement en rêve, mais aussi en chair et en os.
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