mardi 23 septembre 2008

EN PENSANT À DOCTEUR JIVAGO, AUX CONSERVATEURS ET À LA GUERRE CIVILE

Avez-vous vu Docteur Jivago, le chef d'oeuvre cinématographique de David Lean, tiré du chef d'oeuvre éponyme de l'écrivain et prix Nobel Boris Pasternak?

J'ai pensé toute la journée à une scène du film où l'on voit les soldats russes revenir du front, déçus, blasés, affamés. Le tsar et ses complices, plutôt conservateurs, veulent les renvoyer là d'où ils viennent, ces sales déserteurs. Cependant, ils sont si nombreux que les officiers ne peuvent plus rien faire. Ils perdent le contrôle. Les déserteurs leur crachent à la gueule. Puis, tout bonnement, ils finissent par passer les officiers au fusil et à l'arme blanche.

Ces soldats reviennent vers la ville pour faire la révolution.

La guerre a provoqué une crise économique en Russie. Le pain est devenu cher.

Bientôt, l'État s'écroulera d'un coup sec et ce sera la guerre civile.

Dans cette histoire, je m'identifiais facilement à Docteur Jivago, un médecin poète qui préfère sauver des vies plutôt que d'assassiner les gens.

Pourtant, la roue de Saturne tournait. Et Saturne, comme toujours, allait dévorer ses propres enfants: conservateurs, révolutionnaires, Blancs, Rouges, Noirs, tout le monde quoi.

Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à ça toute la journée...

5 commentaires:

  1. Portrait il me semble juste de ce moment historique si particulier. C'est une étrange pensée en effet, pour cet évènement qui nous semble si loin.
    Je ne comprend toujours pas comment tu peux te considérer comme un fédéraliste "canadian" Ça me semble en contradiction avec la chair et l'os des textes que j'ai lu de toi sur ce blogue.

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  2. Tout le monde sauf les brigands, dont les pires bossaient pour une banque très puissante. Une banque outre-mer.

    Je ne recommanderai jamais assez la lecture des Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov.

    Billet très clairvoyant, mon cher. Si les autres peuvent se réveiller, maintenant…

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  3. Pour Daniel:

    Je n'ai rien contre les Anglais, d'autant plus qu'ils s'appellent de plus en plus N'Guyen. Ce n'est pas parce que je trippe sur le drapeau du Canada ou la Reine d'Angleterre, loin de là. Je suis un métis d'ascendance algonquine. Mon vrai pays, c'est l'Ile de la Tortue. Les frontières sont une invention des Conquistadores. Je suis prêt à admettre que je me suis trompé si l'on me colle un gun sur la tempe.

    Pour É.:

    Je recommande Vers l'autre flamme de Panaït Istrati, un Roumain déçu par la dérive totalitaire du communisme, celui qui se considérait comme "l'homme qui n'adhère à rien", un membre de la génération T-Fal avant la lettre...

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  4. Je ne te collerai sûrement pas un gun sur la tempe... C'est que le Canada tel qu'il existe n'est pas l'île de la tortue... mais bon vaste sujet. Il s'est passé il me semble quelque chose de remarquable avec tous ces courreurs des bois d'origine française qui se sont mêlés et fondus aux populations autochtones sans les coloniser. Ça a donné les métis de l'oeust canadien par exemple. Il devrait y avoir moyen pour nous du Québec de retrouver ces gens. Ça fait parti des formes de fédéralisme auxquelles je pense.

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  5. Ok Daniel.

    Il va se passer encore plein de choses remarquables avec toutes sortes de gens de toutes les frontières, demain et après-demain, jusqu'à ce que nous ne soyons plus qu'une obscure planète observée du point de vue de Sirius.

    J'ai plus d'affinités avec Glouskap et Micromégas qu'avec les chicanes de clôtures.

    Je suis fait comme ça.

    C'est rasant et raseur, le nationalisme, tous les nationalismes...

    L'être humain vaut mieux que ça.

    Je te fais le salut de Star Trek Daniel. Rejoins la confédération galactique!

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