mardi 2 juin 2015

Repose en paix, Jacques Parizeau

J'ai rencontré René Lévesque en 1984. Je faisais partie d'un groupe d'étudiants de ma polyvalente en visite à l'Assemblée Nationale. Je me souviens qu'il avait les yeux pochés et l'air fatigué.

-Vous savez, c'est pas mal broche à foin le parlement, qu'il nous avait dit tout de go.

-Pourquoi vous fumez autant de cigarettes? lui avait demandé mon ami Turcotte.

Il n'avait su trouver quoi répondre.

Puis il est mort quelques années après avoir douté de l'indépendance du Québec.

Pierre-Marc Johnson l'a remplacé, perpétuant ce doute.

Gérald Godin a mené une mutinerie au Parti Québécois qui a ramené Jacques Parizeau avec un seul programme: réaliser l'indépendance du Québec.

C'est la seule fois que j'ai été membre du Parti Québécois dans ma vie. Cela n'a même pas duré un an. Je me suis vite radicalisé pour finalement militer au sein d'une organisation d'extrême-gauche d'obédience trotskiste. J'étais jeune et je me cherchais dans n'importe quoi. Je souhaitais l'indépendance du Québec tout autant que le socialisme.

Les années sont passées. J'ai quitté le trotskisme tout comme Pierre-Karl Péladeau a quitté le marxisme-léninisme. Un deuxième référendum survint en 1995 qui fût perdu de justesse suite aux manoeuvres frauduleuses du gouvernement fédéral. Peut-être que ce référendum a été gagné. On ne le saura jamais tout à fait.

Jacques Parizeau, déçu, est retourné cultiver son jardin et son vignoble.

Je vous épargnerai le reste de l'histoire du Québec.

Pierre-Karl Péladeau est devenu chef du Parti Québécois récemment en employant la même démarche que Jacques Parizeau en 1988. Il n'a pas craint de parler de l'indépendance du Québec et même de la mettre à l'avant-plan.

Comme quoi, les idées de Jacques Parizeau sont loin d'être mortes même s'il est mort hier. Elles lui survivront encore longtemps et, un jour, il fera lui aussi partie de la courte liste de ceux qui ont libéré leur peuple, aux côtés de René Lévesque et Simon Bolivar.

On lui doit la Caisse de dépôt et de placement ainsi que le financement nécessaire pour nationaliser notre réseau hydro-électrique. C'est un grand bâtisseur du Québec moderne qui nous a quittés.

Il mérite les éloges que tout un chacun saura lui rendre aujourd'hui.

Paix à son âme.

Vive le Québec libre!


4 commentaires:

  1. Pierre-Karl a quitté le marxisme-léninisme, héhé. C'est indéniable. Mais j'aurais bien vu figurer dans ce touchant hommage à Monsieur Parizeau, là où tu choisis d'évoquer PKP, le savoureux détail de ce K. Tu sais, n'est-ce pas, que Pierre-Carl avait modifié la graphie de son prénom pour imiter celle de l'auteur du Capital et faire chier son père?

    On ne l'entend pas souvent, cette histoire-là.

    Kwey, Butch.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. @Mistral: Chuis passé tout proche d'en parler... Tout proche d'ajouter Gilles Duceppe, Françoise David, Enver Hodja et En lutte!

      Effacer
  2. Imagine, si le changement n'a jamais été officialisé par l'État Civil, imagine le chiard qu'en feraient les Libéraux un mois avant l'élection. PKP N'EXISTE PAS! LE CANDIDAT C'EST PCP!

    Héhé. Campagne acide.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Québec et Trois-Rivières et Saguenay se retrouveraient dans PCP...

      Effacer