vendredi 5 juin 2015

Prostitution, Grand Prix de Montréal et Femen

Deux militantes des Femen ont fait un coup d'éclat hier au cours d'une activité en lien avec le Grand Prix automobile de Montréal.

Cette activité grotesque reçoit 200 millions de dollars des deniers publics en période dite d'austérité. On réduit le financement des écoles et des hôpitaux pour engraisser des activités qui polluent autant l'atmosphère que les moeurs de notre communauté.

C'est un secret de Polichinelle: le Grand Prix attire du tourisme sexuel dans la métropole. C'est ce que dénonçaient les Femen hier.

Qui dit tourisme sexuel dit aussi esclavage sexuel. Aucune petite fille ou jeune homme n'a rêvé de pratiquer la prostitution. Le vieux mensonge selon lequel ce serait le plus vieux métier du monde est une ignominie dans laquelle se complaisent les exploiteurs. La prostitution est plus souvent qu'autrement une conséquence directe de la misère. Ses racines baignent dans les inégalités sociales. D'aucuns voudraient légaliser ou bien encadrer la prostitution. Je pense, au contraire, qu'il faut continuer à criminaliser les clients tout en considérant les prostitué-e-s comme étant des victimes qui méritent du soutien. Il faut aider les esclaves et emprisonner les esclavagistes.

J'ai connu une prostituée. Son père et sa mère la "vendaient" à douze ou treize ans dans les bars et tripots de leur région. Son père avait été son premier contact sexuel. Elle en est venue à pratiquer la prostitution non pas par choix, mais bien par absence de choix.

Quelques clients prétendirent l'aider en lui mettant leur queue dans la bouche. C'était sans doute pour se donner bonne conscience que de fourrer avec une mineure vendue par ses parents.

La nature humaine, quand on y pense, est dégueulasse.

J'admire le courage de ces deux Femen qui ont provoqué ce coup d'éclat hier.

Le Grand Prix est un événement sordide, une fête du cash qui écrase tout et pollue tout. C'est une masturbation intellectuelle qui se termine en viols de jeunes filles pour le bénéfice de je ne sais trop quel commerce de petites gens sans scrupules. Faites-vous un noeud dans la queue, bande de niaiseux, et foutez-vous dans le cul votre culture du bruit et de la saleté.

Des tas de crosseurs vont nous dire que les filles à char et les putes existent depuis toujours. Ils ne font rien de mal ces crosseurs: seulement jouer de la bite dans la face d'une fille qui a été déflorée par son père et vendue sur le marché des esclaves sexuelles... Je déplore qu'ils jouent aux coeurs purs avec des filles ou des garçons recrutés dans les orphelinats et les familles d'accueil...

Si vous n'êtes pas capables de vous trouver une vraie femme sans brandir de l'argent, ça ne doit pas devenir le problème de tout le monde.

La prostitution n'est pas un métier.

C'est une saloperie.

C'est le plus vieux mensonge du monde.




13 commentaires:

  1. Bien d ' accord , globalement .
    Nos (ir-)responsables ici en France ont aussi un projet de loi similaire .
    Que ce(ux)ci ne nous fasse(nt) pas oublier les causes de ce mal :

    - La misère , qui pousse ces femmes à cette solution extrême .
    Nous ne cessons de le clamer , toi comme moi , comme pleins d ' autres -

    - La misère sexuelle dans la quelle est maintenue la population au travers d ' une culture de masse , laquelle ne sait parler de sexe , généralement , qu ' en terme de " cul " , ponctué de rires graveleux qui en disent long , et non en parlant de cette chose merveilleusement belle !
    Ce problème de la relation de la sexualité et de la culture , car hélas s ' en est un , a été soulevé dans les années 68 , précédemment par Wilhem Reich , devra bien être re-mis sur le tapis , car ceux et celles qui ont le pouvoir sur la culture et les médias ne sont pas forcément les plus sain-e-s .

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    1. @mondeindien: L'amour de son prochain avant tout suppose la sagesse.

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  2. @gaetanbouchard:je toppe pour la sagesse et pour l ' amour des prochain , de soi-m^me , de la nature , des animaux , de l ' univers , du mystère -
    Have a very good week-end ( comment on dit en algonquin ? ) -
    Friendly , of Charles -

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  3. Je comprends bien ta révolte face à l'exploitation sexuelle de certains, mais il ne faudrait pas généraliser. Il faut quand même respecter ceux ou celles qui choisissent d'être travailleurs du sexe, sinon c'est les condamner à l'illégalité, à l'insécurité et à l'exploitation, entre autres. Il faut aussi arrêter de dire de celles qui font ce choix que ce n'est pas «vraiment» ce qu'elles veulent, car on pourrait jouer à ce jeu avec tous les autres travailleurs. Quand un individu pèse les pour et les contre, il peut penser que faire cela quelques soirs par semaine peut être moins difficile que de travailler 60 heures par semaine chez Simmons (par exemple) et de n'être payé que pour 37,5 heures, et il peut se tromper comme il peut avoir raison, cela dépend de quel genre de vie il veut vivre. Il est vrai que le métier attire les profiteurs et encourage à la consommation, mais il y aura toujours des professionnels qui se contenteront d'amasser le cash rapidement, de se payer une grosse cabane, et de reléguer le métier aux oubliettes. Chacun en ferait autant avec son job s'il gagnait au gros lot. Ça prouve que nous sommes tous des putes du système, alors pourquoi chercher une classe plus souffrante que la nôtre? Pour nous prouver que nous sommes donc ben comme nous sommes et s'autocongratuler de travailler dans des osti de tours à bureau?

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  4. @Julius Nonna Frans: Je ne crois pas que la prostitution soit un métier et je ne lancerai pas de pierre sur les prostituées pour autant. J'estime que tous les métiers de crotte ne justifient pas de vendre ses enfants, ses blondes ou sa grand-mère pour boire ou se geler. Ce que je connais de la prostitution, pour avoir été une sorte de travailleur de rue, c'est la misère. Les tours à bureau n'ont rien à voir là-dedans. La plupart des prostituées ne suceraient pas des queues sans avoir de la poudre dans le nez. Et pour faire plus de poudre, ça prend plus d'argent, pour faire plus d'argent ça prend plus de poudre, etc. La dame qui travaille chez Simmons paie les thérapies et les pots cassés de tout le monde avec son fucking petit chèque. Il y a bien plus de misérables et de victimes de viol dans la prostitution qu'il n'y a de petites universitaires qui veulent se payer de bonnes études avec une belle maison et un beau chien... Penser le contraire, c'est rêver en couleurs. Je ne tiens pas à ce qu'on fesse sur les victimes de la prostitution. Je tiens à dénoncer la violence et l'exploitation derrière la prostitution. Je ne manquerai pas, au passage, de m'opposer au capitalisme sauvage et à proposer une autre manière de vivre harmonieusement en communauté. Une manière où la beauté compte plus que l'argent. Une manière de ne pas banaliser la souffrance et l'abjection.

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  5. C'est vrai que la coke est souvent le grand motivateur dans la prostitution, et pas juste cela. Mais si on se débarrassait de la coke, on commencerait à en vouloir au sexe, parce que le sexe aussi nous fait faire plein de conneries? Où est la responsabilité individuelle dans tout cela? La capacité à faire un bon choix? Je sais qu'il est difficile de sortir du cercle une fois rentré dedans, mais il est toujours possible d'en sortir, dès qu'on commence à se foutre d'être une victime ou non. Ça fait l'affaire du système qu'on se considère comme des victimes, c'est un piège pour rester pareil ou devenir pire encore.

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  6. @Julius Nonna Frans: Le système, ce qu'il veut, c'est le Grand Prix de Montréal et le tourisme sexuel. La liberté individuelle du loup dans la bergerie. Moi, ce que je veux humblement, c'est la justice sociale. C'est l'emprisonnement des gros porcs qui violent les jeunes filles pour les aider...

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  7. Les petites filles et l'inceste, comme tu en parles dans ton article, c'est pour moi un autre sujet. On peut aussi prendre les enfants en Inde qui sont forcés de travailler dès 5 ans dans des usines, mais cela ne fait pas du travail en soi une mauvaise chose.

    Le Grand Prix c'est un événement parmi d'autres qui permet d'amener de l'argent à Montréal, en principe. Si les calculs sont mauvais, c'est une autre histoire. Je ne suis ni pour ni contre le Grand Prix, mais si on y pense, le Festival de Jazz doit aussi générer des revenus point de vue tourisme sexuel. Faut-il fesser aussi sur le Festival? Si on ferme tous les événements, Montréal est une ville morte, déjà que l'économie marche pas fort.

    Il faut se l'avouer, tout tourne autour du sexe, et essayer de le mettre hors jeu c'est se tirer dans le pied. Je suis bien sûr contre l'exploitation sexuelle et l'abus, mais il faut penser aussi qu'il y a des adultes responsables qui font le métier et qui veulent le faire en toute connaissance de cause, et elles ont des droits. Je parle des escortes, la prostitution de rue c'est une autre histoire, il y a de grosses problématiques derrière ça. Aussi, les clients ne sont pas tous de gros écœurants, comme certains aimeraient le croire. La chose à laquelle je suis absolument contre c'est la répression à l'aveuglette en suivant des principes généraux, il faut regarder les cas particuliers. Je suis contre la criminalisation autant des travailleuses du sexe que des clients, je pense que c'est loin d'être une bonne solution, si on veut pas se retrouver comme en Arabie Saoudite.

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  8. @Julius Nonna Frans: Je ne tiens pas particulièrement à la lapidation des prostituées. Je me souviens d'une escorte qui tentait de recruter des jeunes filles de la rue pour se faire du cash et prétendre qu'elles feraient du cash... C'est ce type d'ignominie qui me lève le coeur. Je dois être trop sensible...

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  9. C'est ben sûr que ce n'est pas correct de faire ça, mais moi ce qui me fait peur c'est les dérives policières et gouvernementales comme on en vit actuellement.

    On peut pas demander au gouvernement de tout faire pour nous, parce qu'inévitablement, on se retrouve avec des Staline, et c'est une drôle de dépendance.

    Et les Staline trouvent toujours des prétextes pour vouloir notre bien et notre sécurité, mais à quel prix? Je ne veux pas que le gouvernement vienne nous dire qu'est-ce qui est bon pour nous. Ce choix, ça nous concerne en tant qu'individus responsables de leurs choix.

    Aussi, on ne peut pas imposer nos valeurs aux autres. Si pour nous le sexe est sacré, pour d'autres, il ne l'est pas et rien ne les empêche de l'utiliser contre un bénéfice. Ce qui est sacré pour ces personnes c'est peut-être leur temps, mais pour nous ça ne l'est pas, puisqu'on le donne contre de l'argent, et bien souvent même, on le donne gratis aux compagnies, comme je l'ai mentionné pour Simmons. Or notre vie est mesurée en temps, y a-t-il donc alors quelque chose de plus sacré que le temps? Je donne ma vie et mes meilleures énergies aux compagnies, c'est pas une saloperie ça?

    Le système est entièrement fondé sur l'injustice et la perpétue. Un autre cercle dont il est difficile de sortir.

    Si ça fait plaisir à mon voisin de prendre une ligne, je veux pas que le gouvernement vienne lui dire que c'est pas bon et l'enferme. Cette personne aura peut-être besoin d'aide, de services sociaux, si elle le demande, mais elle n'a surtout pas besoin qu'on l'enferme cyniquement et qu'on la fiche, pour la mettre encore plus dans la marde, si c'est le cas.

    Mais la répression, ça fait rouler la machine judiciaire. Le but c'est d'envoyer le rescapé travailler chez Simmons, de son propre gré, et qu'il en soit content.

    C'est ce que tous les sortis de prison finissent par dire: ils sont prêts maintenant à aller flipper des boulettes chez McDo pour le reste de leur vie, pour presque rien.

    Ça ressemble à ça le système oppressif. Personnellement, je ne vois pas de différence avec les autres systèmes, la boucle est juste plus longue, plus tordue, plus complexe.

    Tout le monde finit par rentrer dans le rang du totalitarisme corporatif.

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  10. @Julius Nonna Frans: Rien n'est parfait, surtout pas l'imperfection... Pour ce qui est de la dope, je préférerais qu'elle soit disponible gratuitement à la pharmacie. Les légumes pourraient rester légumes sans nuire à personne pour se procurer leur lessive mentale. On leur fabriquerait un bunker de béton avec la chaîne Argent en continu projetée sur un écran géant. Des douches partiraient toutes seules aux quatre heures avec diffuseur d'huiles essentielles. Ils ne se rendraient même pas compte que leur vie est capitonnée. Et ils ne voleraient plus personne pour se procurer leur bonbon. Staline en perdrait sa moustache.

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