Winnipeg, 1993. C'est écrit derrière la photo. Une photo de moi, prise dans une cabine, à l'époque où je parcourais l'Ouest canadien. C'est dimanche et ça porte à la nostalgie. Je ne me souvenais pas d'avoir pris cette photo. Ma mère me l'a donnée, avec de vieilles photos de mon enfance qui me rappellent que j'ai déjà été maigre.
Winnipeg, 1993. À cette époque, je me souviens des tavernes de St-Joseph Street, où l'on vendait de la bière aux Indiens pour 1$ le verre. Je me souviens des graffitis sur les murs des édifices: «Remember Louis Riel», «Red Power», etc.
Je me souviens surtout que je n'y suis pas collé très longtemps. Moins de deux semaines probablement. Je suis ensuite passé du côté de Thunder Bay puis je suis reparti vers Trois-Rivières, Montréal, Whitehorse, Québec, Vancouver...
À cette époque, j'écoutais souvent la chanson Riders on the Storm des Doors. J'étais en pélerinage au coeur même du rock. Je ne souhaitais réellement qu'une chose: décrocher totalement du système, des institutions, des contraintes, des contrôles, des normes, des obligations, bref vivre pleinement libre, quitte à manger du pissenlit par les racines plutôt que de vivre platement et bêtement, comme un ruminant, à regarder les trains passer.
J'ai d'ailleurs sauté sur des trains pour voyager, à la même époque. Je ne le recommande à personne. Jack Kerouac était un fieffé menteur. S'il avait vraiment voyagé en train, sûr qu'il aurait raconté que ça remue dans un train, quand ça file à pleines vapeurs. Cette omission me permet de croire qu'il n'a pas vraiment fait d'auto-stop ni voyager en train. Il a sublimé la vie des vagabonds qui l'entouraient. Personnellement, Kerouac était plutôt pantouflard, somme toute.
Voilà pour la petite histoire autour de Winnipeg, en 1993, où mes héros étaient Jack London, Jim Morrison, Bob Marley et Bouddha.
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