Quelle belle lettre d’Olivier Gamelin publiée cette semaine dans Le Nouvelliste !
Suite à la tempête de neige, la marche était vraiment devenue un sport extrême à Trois-Rivières. En temps normal, les chauffards sont déjà nombreux à Trois-Rivières, conséquence directe de lois trop permissives envers la conduite automobile.
On traque les fumeurs jusque dans les garde-robes et pendant ce temps les fous du volant ont le champ libre pour écraser n’importe qui, volume au fond, silencieux modifié, avec la froide assurance d'un homme-machine méprisant toute forme de vie bien saignante s'interposant sur son passage.
Je déteste, entre autres, le secteur ouest de la ville, secteur qui n’est pas fait pour les piétons et encore moins pour les pauvres.
Croyez-moi, on se sent moins pauvre parmi les pauvres.
Les pauvres de Trois-Rivières-Ouest font vraiment plus pitié que les pauvres de Ste-Cécile ou de «la p’tite Pologne», où se tissent plus facilement des liens de solidarité et où le jugement des autres pèsent moins lourd. Les pauvres de Trois-Rivières-Ouest me semblent encore plus isolés et plus misérables que tous les autres pauvres de la ville.
La pauvreté parmi les gens aisés est plus humiliante parce que l'on finit par se sentir un paria sans espoir. Être pauvre dans Ste-Cécile, c'est comme avoir une piscine à Trois-Rivières-Ouest: c'est juste normal.
Les pauvres ne sont rien à Trois-Rivières-Ouest. Ils circulent tant bien que mal sur la chaussée jamais déglacée et se font menacer de mort par les fous du volant qui ne seraient que trop contents de les tuer, d’un coup de roue, si ce n’était du risque d’abîmer la peinture de leur véhicule.
Par ailleurs, je me demande pourquoi ça prend trois jours pour déblayer le terminus d'autobus de la STTR, un service public... Je ne parle pas de déblayer toute la ville, mais au moins le devant des hôpitaux et les terminus d'autobus... Est-ce trop demander? Est-ce que la ville avait besoin de bénévoles?
Ça fait trois ans que je prends l'autobus au moins cinq fois par semaine. Le terminus du centre-ville fait dur en tabarnak. Il est dangereux pour les piétons et, vous vous en doutez bien, pour les vieillards et les parents qui traînent leurs enfants en carosse. Ils partagent la chaussée avec les automobilistes aux heures de pointe, risquant leur vie pour ne pas manquer le «transfert».
Quel souci a-t-on pour les pauvres dans cette tabarnak de ville?
Je voudrais bien le savoir...
Cher ami,
RépondreEffacerJe partage votre désarroi : les piétons trifluviens sont des personnages de fête foraine avec lesquels s'amusent les automobilistes. Vous comprendrez cependant qu'il m'est difficile de me ranger parmi les cons ayant voté pour le maire Lévesque, puisque j'ai gardé mon sang-froid tout au long de la campagne électorale.
Un perdant...