vendredi 7 décembre 2007

TUERIE À OMAHA: L'ACTE SURRÉALISTE LE PLUS SIMPLE

«Un jeune homme a ouvert le feu mercredi du balcon d'un centre commercial à Omaha, dans le Nebraska. Bilan: huit morts et cinq blessés.» Cette dépêche de l’agence Reuters est semblable à une définition du dictionnaire : froide et précise. Les interprétations qui suivront ne sauraient être que des mots superflus.
À ce sujet, je n’irai donc pas vers l’essentiel.
J’y vais donc subjectivement, au risque de me tromper et de vous tromper.
Voilà. Il me semble qu’il faut être fou pour tirer dans la foule.
Si ce jeune homme doit être considéré comme une personne normale, c’est que nous sommes tous devenus fous.
«L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut dans la foule. Qui n’a pas eu, au moins une fois, envie d’en finir de la sorte avec le petit système d’avilissement et de crétinisation en vigueur a sa place toute marquée dans cette foule, ventre à hauteur de canon »
Ces propos ne sont pas ceux d’un fou. Ce sont ceux d’André Breton, pape du surréalisme. (André Breton, Second manifeste du surréalisme, éd. Kra, 1930, Œuvres complètes, t. I, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1988, p. 783.)
Nous vivons une époque tout à fait surréaliste, en effet.
Ce jeune homme était un fou. Il n’y a rien à rajouter. Il n’y a rien à comprendre. Il a une blonde. Il perd sa blonde. Il fait de l’acné. Il se masturbe ou pas. Et il tue froidement neuf personnes dans un centre commercial avant de s’enlever la vie. Fin de l’histoire pour dix personnes.
Oublions-le et souhaitons qu’il existe un enfer pour lui et un paradis pour ses victimes.
Si plus de gens portaient d’armes sur eux, peut-être que l’on pourrait descendre un fêlé de temps en temps, avant qu’il n’en massacre 9 ou 36, comme s’il jouait au tir au pigeon d’argile.
Le surréalisme a ses limites, vous ne trouvez pas?
J'ai envie d'aller relire «Le confort intellectuel», livre génial de Marcel Aymé, auteur qui m'aide à comprendre le climat pourri de mon époque. J'ai envie d'un peu de rigueur et de réalisme.

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