La photo en exergue de ce texte a été prise à l'époque où des sportifs s'amusaient à exterminer les bisons d'Amérique. Bel holocauste n'est-ce pas?
Parlons maintenant du sport automobile...
Mon père est décédé pendant le Grand Prix de Trois-Rivières (GPTR). Les funérailles ont eu lieu pendant une course. J'ai enterré mon père au cimetière Saint-Michel à deux pas du site du GPTR, avec pour arrière-fond sonore le bruit de ces bolides infernaux qui polluent de mille et une façons le corps, l'environnement et même l'âme.
Mon père détestait le Grand Prix, comme tout Sauvage qui se respecte. Il se rappelait sans doute cette vieille prescription contre l'usage de la roue qui est le propre de toutes les sociétés autochtones sur l'Île de la Tortue, de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu.
Selon les vieilles légendes aborigènes, le monde sera un jour détruit par des gens foulant la Terre Mère avec des véhicules dotés de roues, au mépris du Grand Cercle de la Vie. Ce qui fait qu'ils refusaient d'utiliser la roue... Mon père était donc un piéton invétéré et moi tout comme lui, à un degré presque.
Vous n'avez pas idée comment l'on peut détester le GPTR quand vous enterrez un être cher dans le boucan et la boucane.
J'ai écrit un texte qui a été publié simultanément dans Le Nouvelliste et Le Devoir. Le texte s'intitule Le Grand Prix de la bêtise. Cela remonte au 3 août 2005. Il est supposément en ligne ici mais le lien ne fonctionne plus pour une raison qui m'échappe: http://www.ledevoir.com/sports/89364/lettres-le-grand-prix-de-la-betise
Je vais fouiller dans mes archives, le numériser s'il le faut, et l'offrir en cadeau à tous ces Trifluviens qui n'en peuvent plus de subir cet événement stupide et tout aussi anachronique que la chasse aux bisons du temps de Buffalo D.-Bill.
Je soupçonne même que nous formons une majorité silencieuse contre le GPTR, tellement silencieuse que c'est difficile de nous entendre. Surtout quand on rince des moteurs de voitures de course pour contribuer à l'enlaidissement de la planète.
On ne m'enlèvera pas de la tête que la course automobile n'est pas un sport. C'est écologiquement irresponsable. L'homme est menacé de se rayer lui-même de la surface de la Terre à cause du pétrole et on se fait un beau festival gazeux... Ça me donne l'envie de vomir.
J'appelle à mon secours les mânes de Kiwiteb, Pontiac, Géronimo, Sitting Bull, Crazy Horse et Louis Riel.
Fuck le Grand Prix de Trois-Rivières! Fuck cette civilisation de marde!
je plussoie.
RépondreEffacerEt merci de m'apprendre tant de choses.
ça fait frémir, cette photo.