mardi 17 novembre 2009

Y'A DES JOURS DE PLAINE


Mon père m'a souventes fois parlé de Frontenac et Louis Riel quand j'étais jeune. Pour Frontenac, franchement, j'en avais rien à cirer. Qu'il ait ou non parlé par la bouche de ses canons, je m'en tabarnaquais et m'en crisse d'autant plus aujourd'hui.

Par contre, j'ai toujours eu une faiblesse au coeur quand il me parlait de Louis Riel. C'était comme s'il me parlait de Géronimo, Crazy Horse, Red Cloud ou Sitting Bull. Cette histoire était la mienne, bien plus que celle de Frontenac et de ses canons.

Je me suis promené quelques jours au centre-ville de Winnipeg au milieu des années '90 et j'ai été étonné par trois choses: 1) la bière à un dollar vendue aux Sauvages défuntisés des environs de l'Hostel for Men de la Salvation Army, 2) les tas de putes laides, malpropres et décalissées de la vie qui vendaient leur corps pour un paquet de cigarettes ou deux gorgées d'alcool à friction, 3) les graffitis, dont Red Power et Remember Louis Riel, qui me semblaient le seul espoir de ce coin sale et déprimant. Évidemment, je me tenais essentiellement à la bibliothèque de l'université. Et je lisais des trucs sur Antonin Artaud, ce qui n'a rien à voir avec ce dont je viens de vous parler.

Quoi qu'il en soit, Remember Louis Riel.

Il a été pendu le 16 novembre 1885, par John A. MacDonald, un hostie d'ivrogne qui vomissait sur ses discours au Parlement quand il relevait de brosse. C'est à cet excrément de la politique canadienne que l'on doit la pendaison d'un des plus grands héros du Canada moderne, sinon de l'Île de la Tortue.

Cette vieille catin conservatrice ne voulait pas d'un sale métis devant lui pour discuter du budget ou bien des préparatifs du bal en l'honneur d'un quelconque petit monsieur Windsor.

Le Nouveau parti démocratique (NPD) a déposé hier une motion pour reconnaître Louis Riel comme étant l'un des Pères de la Confédération canadienne. Bon, c'est une manière de dire Remember Louis Riel. Qui peut être contre la vertu, hein? D'autant plus à une époque où c'est un métis qui est président des États-Unis et non pas un membre du Ku-Klux-Klan.

Ok pour la statue devant la Chambre des Communes, mais j'aimerais mieux encore que ce soit un gros hostie de totem qu'une face de Louis Riel sculptée par un ancien artiste soviétique à la retraite.
Riel, pour moi, c'est plus que ça. Plus qu'un personnage politique. C'est la voix d'un Indien, du petit-fils de sa grand-mère maternelle Chipewiyan, d'un Sauvage, métissé avec la Marseillaise, qui suit plusieurs fois la voie légale et pacifique en se faisant toujours claquer la porte dans 'a face. Jusqu'à ce tout ce qu'il y avait de sauvage et de français au Manitoba se soulève d'un coup sec pour fonder la République du Manitoba!
Le pendu a eu raison sur ses bourreaux. Leur nom sera sali pour des générations à venir.
***

2 commentaires:

  1. En passant, toute les récentes bullshits répandues contre Louis Riel viennent d'un torchon sorti de l'anus de Tom Flanagan, l'étazunien penseur et homme de coin de Herr Harper. Le même Flanagan qui proposait dans un autre caca de papier de dissoudre les réserves et d'assimiler les premières nations par la force.

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  2. Ah ben les tabarnaks!

    Je déterre mon tomahawk!

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