Les Autochtones bloquent encore des ponts. «Mais qu’est-ce qu’ils ont encore à bloquer des ponts?» On l’entend souvent celle-là. C’est le pendant du «What does Quebec want?» de certains Canadiens-Anglais, qui pourrait bien se résumer à «Where is Quebec?». La vraie question que les Québécois se posent, face aux Autochtones, serait plutôt : « Pourquoi le pont est-il encore bloqué?» Pas besoin de fouiller plus loin : la police ou l’armée devrait faire respecter la loi. Grévistes, Autochtones, Fathers 4 Justice ou la guignolée ne doivent pas ralentir le trafic routier, surtout aux heures de pointe. «Moi, je paie pour rouler en toute liberté dans mon char! Ôtez-vous de là, vulgaires porteux de pancartes et stupides piétons!»
Quand des gens manifestent, moi, je souris. Je m’arrête. Je discute avec les manifestants. J’essaie d’en savoir plus.
Parfois, je ne suis pas d’accord avec les manifestants. Prenons les manifs pour la paix, bourrées de types qui portent des portraits de Che Guevara, un vulgaire assassin qui a tué beaucoup plus de ses camarades que de ses ennemis, ou bien qui brandissent des drapeaux qui sanctionnaient la mort de millions d’ennemis du peuple. Cela me fait décrocher. Je trouve que l’image ne renforce guère le message. Je m’en éloigne donc, par souci de sincérité.
Cependant, je me réjouis de savoir qu’ils peuvent manifester librement. Cela prouve que nous ne vivons pas encore dans une dictature.
C’est l’impression que me fait chaque manif, même quand je suis contre : nous vivons encore dans un pays libre, réjouissons-nous!
Pour ce qui est des Autochtones, je ne m’étendrai pas longtemps sur le sujet. Je me dis qu’il devrait y avoir deux années entières d’histoire des Autochtones d’Amérique au programme obligatoire d’enseignement au secondaire. En secondaire 4 et 5, les élèves devraient être plongés dans cette histoire, pour faciliter de meilleures relations entre les premières communautés et l’ensemble du pays.
On devrait établir les faits, une fois pour toutes, et dénoncer les préjugés et le racisme envers les «Zindiens» ou les «Sauvages». Qui connaît l’histoire et la culture des Iroquois, des Cris, des Sioux, des Incas, des Aztèques, des Mohicans, des Béothuks? Et qu’en est-il du génocide de ces populations par les colons européens? Comme disait Rémi, dans le film de Denys Arcand, Les invasions barbares, pourquoi n’y a-t-il pas encore un musée pour le génocide des Autochtones en Amérique, comme il en existe en Europe pour le génocide des Juifs, des Tziganes ou des Arméniens?
Le manque d’unité des Autochtones est la réponse que j’ai trouvée.
En ce moment, ils se sont unis pour agir tous ensemble au même moment, d’un océan à l’autre du Canada.
Je me rallie aux Autochtones pour révéler au monde la vraie histoire de la colonisation du pays et le statut précaire des Autochtones confinés à vivre sur leurs réserves, comme des cerfs prisonniers d’un enclos, à regarder se détériorer leur société par manque de ressources, de travail et de respect. Leur statut de citoyen de deuxième classe n’a pas d’avenir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire