mercredi 14 octobre 2015

La Commission Charbonneau, le procès de Gilles Vaillancourt et les élections fédérales...

Il n'y a rien de plus décevant que la politique. C'est aussi déprimant de s'y intéresser que de parler de ses déchets. Il faut pourtant les sortir à chaque semaine pour ne pas être envahi par les rats et la vermine. L'analogie est sans doute facile à faire. Je voudrais bien vous en mettre une autre sous les yeux. Mais cela ne me vient pas... Les vidanges, c'est vraiment ce qui se rapproche le plus de la politique.

Prenons, par exemple, la Commission Charbonneau. Qui se souvient de cette commission qui devait mettre en lumière la corruption qui sévit entre le monde politique et l'industrie de la construction? Que s'est-il passé depuis qu'elle a été instaurée en 2012? Rien. Ou presque rien. On a fait beaucoup de blablas autour de celle-ci et on attend encore ce rapport qui doit nous confirmer ce que nous savons déjà: c'est-à-dire que les corrompus sont corrompus, que les voleurs sont voleurs, que les mafieux sont mafieux...

L'ex-maire destitué de Laval, Gilles Vaillancourt, a été arrêté en 2012. Alors que les policiers s'apprêtaient à fouiller son condo, sa cousine flushait de l'argent liquide dans les toilettes parce qu'on y avait pris l'habitude de se torcher avec l'argent du peuple... 

Le procès de Vaillancourt était prévu pour 2013. Il a été reporté en 2014. Puis en 2015. Il pourrait avoir lieu en 2017. Peut-être en 2021. Voire plus tard encore, lorsque tous les témoins seront décédés et qu'il y aura suffisamment de vices de procédures pour annuler le procès. 

Jamais le peuple ne récupérera les vingt millions de dollars qui leur aura été volés. L'ex-maire, soupçonné de fraude, de banditisme, de népotisme et de corruption, peut encore se promener librement dans nos rues dans l'attente de son procès. Les petits voleurs de supermarchés n'ont pas nécessairement cette chance. Quand on a eu le bonheur de fréquenter des politiciens et des juristes, on n'est jamais traité sur un pied d'égalité avec les membres de la plèbe.

La Commission Charbonneau et le procès toujours reporté de l'ex-maire de Laval en disent long sur la saleté de la politique.

Le 19 octobre prochain, il faudra que l'on croie un tant soit peu à cette joute sale en allant déposer notre bulletin de vote dans l'urne.

Ceux qui aspirent à vous vider les poches en vous traitant comme de la canaille vous font de beaux sourires dans l'espoir d'obtenir votre vote. Ils souhaitent un chèque en blanc pour quatre ans. Ils veulent le pouvoir pour le pouvoir, en feignant vouloir défendre les intérêts du peuple.

D'aucuns diront que je sombre dans la démagogie. Je ne le crois pas du tout. Je souffre sans doute d'hyperréalisme...

Je n'espère pas grand chose de la politique, je l'avoue.

Je vais participer au grand jeu, comme tout le monde, avec la sensation que je me ferai baiser une fois de plus.

Néanmoins, j'ai déjà voté.

J'ai voté pour le perdant, pour ceux et celles qui n'obtiendront jamais le pouvoir à Ottawa. J'ai voté pour le Bloc Québécois.

Je ne lui donnerais pas le bon Dieu sans confession. Pourtant, j'ai l'impression qu'il y a moins de voleurs et d'opportunistes au sein de cette formation déjà au plancher, à deux doigts de disparaître.

La corruption, au Québec, est majoritairement du côté des organisations fédéralistes. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas chez les souverainistes. Mais la proportion joue dans les 80% pour les fédéralistes et 20% pour les autres. De deux maux, je choisis le moindre.

J'ai voté pour le Bloc Québécois parce que ça me semble la moins pire des options.

J'ai voté contre la corruption omniprésente chez les organisations fédéralistes du Québec.

J'ai voté pour mon pays, pour la république du Québec.

On pourra me le reprocher.

Je vivrai bien avec cette décision.

2 commentaires:

  1. On vit dans un monde tellement pas beau, que ça me donne envie d'adhérer à cette mentalité du «take the money and run!». :D

    RépondreEffacer