lundi 5 octobre 2015

Dernier tour avant les élections fédérales

On achève cette trop longue campagne électorale fédérale pour remplir de marionnettes la Chambre des Communes.

Je n'ai pas suivi le débat des chefs. J'ai seulement rigolé du lapsus de Justin Trudeau qui, plutôt que de dire mon ami à Gilles Duceppe, lui a dit "mon amour". La réponse de Duceppe à cette déclaration d'amour était elle aussi digne d'anthologie.

-N'exagérez pas!

On dira que cela n'a rien à voir avec la politique. C'est sans doute le cas. À vrai dire, je m'en fous. Comme je me fous de la cassette des chefs répétée ad nauseam.

-Je veux servir la classe moyenne!

-Je promets moins de taxes et d'impôts pour la classe moyenne!

-La classe moyenne des Québécois comprend que le Québec n'est rien dans le Canada!

-La classe moyenne des Canadiens a besoin de respirer de l'air pur et de humer le parfum des roses!

-La classe moyenne ceci et cela...

Je me contrecalisse de la classe moyenne. Les statistiques et les mathématiques pour les nuls m'indiffèrent. Je veux la liberté libre, comme disait Rimbaud. Je veux l'authenticité. Je veux des référendums d'initiative populaire aussi souvent que possible pour contrôler nos élus et les empêcher de se lancer dans des accords bilatéraux ou des remises en cause de notre souveraineté populaire.

J'assiste au spectacle de marionnettes et je me demande si nous nous lèverions en masse pour défendre ce jeu dans lequel plus personne ne croit vraiment.

On connaît toutes les répliques, toutes les stratégies, tous les subterfuges.

On promet 100 000 emplois, des ponts, des routes, des garderies et des peppermints.

Puis on remplit des autobus de vieillards indigents pour qu'ils votent Bleu, Rouge ou même Orange.

On bourre les urnes de votes achetés à vil prix: dix nouveaux espaces de stationnement devant un commerce, encore plus de parties de pétanque subventionnées, plus de courses automobiles, un club de hockey junior majeur, des pilules pour bander payées par le gouvernement, n'importe quoi et son contraire, pourvu que ça vote du bon bord sans réfléchir. N'importe quoi et surtout des futilités...

Je suis un peu écoeuré de jouer à ce jeu-là. Je suis déçu de participer à ce faux pouvoir populaire qui s'apparente bien plus à une abdication de celui-ci pour quatre années de plus.

Pourtant, je vais glisser mon bulletin de vote dans l'urne, comme tous les crétins et les débiles dont je fais moi-même partie.

Je vais voter pour le Bloc Québécois, par dépit, parce que le Canada tel qu'il est me semble trop éloigné de mon tempérament libertaire et républicain. Cette monarchie constitutionnelle qui baragouine le français pour se donner l'illusion du bilinguisme me répugne. Il n'y a plus rien à en tirer.

Je vais voter pour l'indépendance du Québec aux prochaines élections fédérales.

Je n'annulerai pas mon vote. Je n'écrirai pas pénis ou vagin sur le bulletin de vote. Je vais tracer mon X à côté d'un certain Valois qui représente le Bloc Québécois dans le comté de Trois-Rivières.

Cela n'aura pas l'heur d'enthousiasmer tous mes compatriotes.

Mais cela demeure la seule façon d'être cohérent avec moi-même, avec ma vision de la laïcité, de l'exercice de la souveraineté populaire et de la symbolique républicaine.

Bref, vive le Québec libre.

Nous vaincrons.




7 commentaires:

  1. Moi je vais voter pour Justin,, et je vais écrire Anus sur le papier,,, :D

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    1. En écrivant anus tu annules ton vote. Point positif pour Justin: il a déjà fumé du pot et il l'a inhalé, tout aussi bien que l'avait fait feu son père et probablement sa mère.

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  2. Debord j'écrirai rien. Mulcair est dans la marde, alors je suis obligé de voter Justine. De toute façon, il gagne toujours dans mon patelin, c'est SON patelin. On veut juste les conservateurs OUT!

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  3. @johannes climacus: Justin, contrairement à son père, dégage une certaine bonté, sinon une naïveté qui lui fait dire "mon amour" au lieu de "mon ami" quand il discute avec Gilles Duceppe. Ça le rend presque touchant cette gaucherie... On finirait par se dire qu'il ne peut pas être tout à fait un sale type, au contraire de Harper et Mulcair. Pour ce qui est de Duceppe, c'est sa résilience qui impressionne. Son statut de loser vient me chercher. Plutôt voter pour un loser que pour un fucking winner. Donc, comme le pensait Laurier, je suis à l'image de mon peuple et vote avec mes émotions.

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  4. J'aime bien Duceppe moi aussi, mais je ne peux pas voter pour lui cette fois-ci, je ne veux pas me sentir responsable si les conservateurs reviennent au pouvoir, car ils semblent avoir de sérieuses chances... Beaucoup plus que je pensais... Il y a des gens dans ce pays qui veulent vraiment fort qu'on ressemble aux États-Unis... La bataille porte vraiment sur ce point: pouvons-nous nous payer un autre 4 ans avec les conservateurs?

    L'ironie c'est qu'en votant pour Duceppe on risque davantage d'avoir tout le contraire de lui. Ça crève le coeur, mais je ne pourrai pas dire que je n'ai pas tout fait pour que Harper nous donne un break d'au moins 4 ans.

    Cela dit, chacun vote ce qu'il veut. Là où on en est rendu, je n'appelle plus ça de la politique. C'est plutôt un osti de tas d'enfoirés de politiciens de carrière, et on doit voter pour ceux qui nous emmerdent le moins. Toutes les institutions en ont beaucoup perdu, le pays aussi.

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  5. Je suppose que si je faisais partie de cette société canadienne je voterais moi aussi. Je vais continuer à m'en tenir à ma participation à la mienne sur l'Ile de la Tortue.
    ;¬)

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