lundi 18 octobre 2010

Alex Coriandre, écrivain

Alex Coriandre est un bon écrivain. On ne peut pas dire qu'il a publié beaucoup. Par contre, son oeuvre fesse dans le dash. Ce n'est pas l'oeuvre d'un gus qui s'amuse avec les mots. Il n'a pas cette manie de transformer ses récits en calembours et calembredaines. Il en vient toujours au fait, que ce soit subtil ou non, laid ou joli. Bref, on lit Alex Coriandre comme on se fait une bonne tartinade au beurre. C'est frais, vivifiant, vivant et surtout très drôle.

Coriandre ne fait pas dans la dentelle et pourtant il maîtrise sa langue. Il en a saisi tout le génie le jour où il s'est mis à raconter des histoires plutôt que d'écrire des poèmes cons qui ne valent pas une chansonnette. Alex a brûlé toute son oeuvre d'adolescent pubescent pour mieux renaître en tant qu'authentique littérateur, capable de vous raconter des tas de trucs qui vous allument comme le tabarnak.

Et pour raconter ses histoires, vous savez ce que fait Alex? Il se faufile dans la vie, dans tous les milieux, des bas-fonds jusqu'aux hauts-fonds de la société. Et il ne s'enlise jamais nulle part parce qu'il aime la solitude.

Alex est petit, ressemble un peu à Balzac et porte des verres de contact. Ses cheveux sont noirs et crépus.

Il est entre deux âges.

Et il gagne sa vie à changer des pneus dans un garage.

Parce que la littérature, ça ne donne pas un rond.

Ou si peu que même un artiste-peintre s'en tire mieux.

-Tu devrais écrire en anglais Alex. Fuck le français! que je lui dis souvent.

Et l'imbécile me répond qu'il aime mieux écrire en français parce que son anglais est trop poche.

C'est une raison valable.

Une raison qui nous vaut tous ces romans de Coriandre. Publiés aux Éditions Pirate. Une maison qui ne reçoit aucune subvention de l'État, qui n'enregistre pas ses bouquins à la Bibliothèque nationale et qui vend sous le manteau, à la bonne franquette, dans les marchés aux puces et les centres d'achats.

Vous aimerez sûrement Saint-Chrême de calice! C'est un récit à la deuxième personne sur l'art de démonter un pneu.

3 commentaires:

  1. j'aime le français comme vous l'écrivez, il donne un sacré coup de jeune à notre littérature!

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  2. J'aime ça! Alex Coriandre, je vais noter ça à quelque part.

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  3. Sandra, je suis rendu à la moitié du roman Les corpuscules de Krause. Ça me fait penser à Cannery Row de John Steinbeck. C'est vivant en hostie. Pas ennuyant une miette. Du genre qu'on se met pas à bayer aux corneilles ou bien à préférer la télé. J'en reparle sur mon blogue dès que je serai rendu à la dernière ligne.

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