Les gens de son pays, ce sont des menteurs, des gens de peu de parole, qui ne parlent que pour s'entendre. Ce qui fait qu'il passe la majeure partie de son temps loin des gens de son pays à écrire des chansons et des poèmes à leur gloire non méritée.
-Tout est dans la collectivité, tout vient du collectif, de la masse, dit-il à tout un chacun qui vient le visiter dans le cadre d'un reportage, d'un documentaire ou d'une putasserie ordinaire des médias officiels qui vont et reviennent toujours vers les mêmes vieilles putes officialisées.
-J'écris des chansons à la gloire des gens de mon pays! ajoute-t-il, une fois de plus, en s'assurant que le journaliste n'ait pas oublié d'enregistrer ses déclarations historiques...
Puis il recommence. Les gens de son pays sont fins, braves et beaux. Pas racistes pour cinq sesterces. On leur donnerait du vin gratuitement, n'importe où dans le monde, tellement ils sont sympas. Leur parlure est magnifique. Leur parole est d'or. Ils sont généreux, probes, extraordinaires. Blablabla.
Ce chanteur-vedette s'appelle Taras Mourrasiov. Il est vieux, con et c'est de plus un type qui porte un titre de chanteur officiel au Turkménistan, puisqu'il est membre de l'Association des auteurs-compositeurs-interprètes du Turkménistan, condition sine qua non pour avoir la permission de diffuser ses oeuvres un peu partout au pays.
Son dernier tube tourne soixante-dix-sept fois sept fois par jour sur les ondes de la radio officielle du Turkménistan. La chanteuse Zhiramoni l'accompagne ainsi que tous les musiciens de l'orchestre national du Turkménistan.
Ça s'appelle «Avec toi, peuple glorieux du Turkménistan!»
La jeunesse, bien qu'elle n'en raffole pas trop, finit par s'y habituer à force de l'entendre partout dans les autobus, au travail et même à la télé.
Bien sûr, ces jeunes écervelés continuent de s'échanger des disques américains sous le manteau, des chansons de Madonna et Elvis Presley, des chansons de punks et de hooligans. Qui n'était pas dans le doute à leur âge?
Heureusement que les jeunesses du Parti sont là pour sauver l'honneur des jeunes Turkmènes et faire en sorte que tout le pays soit rayonnant aux yeux de la communauté internationale!
Dur documentaire.
RépondreEffacerJ'ai sursauté non-stop. Ouch.
Niazov fait peur mais heureusement il est mort. Malheureusement il sert encore à freiner l'aspiration naturelle à la liberté de tous les Turkmènes. Son culte s'est poursuivi après sa mort. Et son peuple est resté dans le coma.
RépondreEffacerOui il l'est. Et President for life voulait en dire plus!
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