-Au point où nous en sommes, le mieux serait qu'il y ait encore un Ponderosa Steak House, comme dans le bon vieux temps. Ah! que je m'ennuie de cette époque où il nous était loisible d'avaler gloutonnement de gros quarts de boeuf accompagnés de patates en robes de chambre à volonté. Nous y faisions bombance, franchement, et il n'est nulle autre époque où il me fût possible de manger avec un appétit aussi féroce que gargantuesque. De nos jours, il faut traverser des tas de contrées frappées de végétarianisme avant que de tomber sur quelque antique temple de la nourriture où l'on sert encore du vrai bon gros steak, comme du temps du Ponderosa, vous vous souvenez, sur la rue des Forges, tout près du McDonald's... C'était dans les années soixante-dix. Oui. À une époque où l'on mangeait de vrais bons gros steaks. Hélas! Tout tend à disparaître... N'est-ce pas?
-Moé 'me dis qu'j'a'me mieux Soboué. C'est moins gras.
-Ah non! Je déteste viscéralement les sous-marins et toutes ces tranches de viandes froides si dures à digérer. La viande se doit d'être bien cuite, comme du temps du Ponderosa sur la rue des Forges, oui.
-Ouin ben moé 'pas fort su' 'e l'steak. C'est trop chargeant.
-Pas du tout! Que dites-vous là? Il ne suffit que de mastiquer lentement. Et puis la viande cuite est déjà digérée par la chaleur. Oui. Et elle ne bloque pas dans les intestins comme la viande froide, remplie de nitrites par ailleurs, qui lui confère des vertus bouchantes, voyez-vous, qui font en sorte que l'on risque la constipation à tout moment. Ce qui est fort désagréable, vous en conviendrez avec moi.
-C'est sûr. C'est sûr. Mais y'en a qui aiment ça pis d'autres qui aiment pas ça. C'est toujours d'même ces affaires-là!
-Oh! C'est se méprendre de croire que tout est relatif. Il faut tout de même des balises à la vie, des points des convergences, des tables de valeurs. Et, selon moi, il ne s'est jamais fait d'aussi bons steaks aux Trois-Rivières que du temps du Ponderosa Steak House, sur la rue des Forges, devant le centre d'achats Les Rivières, oui.
-Toé t'aimes ça e'l'steak. Ok on a compris. Ben moé j'aime mieux Soboué. Pis qu'est-cé ça dérange? Ponderosa ou pas, m'en sacre. Mange ton steak. Mange-lé pas ton steak. M'en sacre.
-Vous avez tort. Le steak chez Ponderosa était tout à fait exquis.
-Hostie! A' l'arrive-tu la calice d'autobus à 'a marde? E'j'su's tanné de geler! J'ai 'es gosses qui rentrent par en-d'dans saint-cibouère!
-On attendait moins longtemps dans les années soixante-dix. Oui.
Les deux gus se gelaient à l'arrêt d'autobus. Le taouin qui faisait des bulles sur le Ponderosa était très petit et très maigre. On n'aurait pas dit ça, hein? Il louchait beaucoup et portait une casquette de l'Université du Québec à Plutonville. Il s'appelait Le-gars-qui-parle-toujours-tout-seul-sur-la-rue-quand-qu'i'-marche. On ne lui connaissait pas d'autre nom.
L'autre, le gars qui préfèrait Soboué, était juste normal, ni grand, ni petit. Il ne portait pas de casquette, seulement une tuque sans logo. Rien pour le distinguer de la masse. Il s'appelait Zippo, à cause de son briquet Zippo.
La neige tombait à gros flocons et le jour peinait à se lever. Zippo et l'autre fraternisaient tant bien que mal. Un monde les séparait. Un arrêt d'autobus les réunissait.
On entendait de la musique de Noël. Cela provenait du perron d'un bungalow situé juste en face de l'abribus. Une grosse boule de Noël gonflable. Unflatable Christmas... Avec un radio tiouné sur un poste débile qui ne diffuse que des chansons qui hurlent. Z'auraient pu crisser Espace Musique, les hosties d'niaiseux. Ça serait moins agressant.
vous vous l'aimez votre bolduc, hein ?
RépondreEffacerbonne soirée
La Bolduc? Elle représente pour la musique d'ici ce que représente Ledbelly pour le blues américain. Même époque, même force, même authenticité.
RépondreEffacerSoboué : subway, là où ya des submerines ?
RépondreEffacerPis la place où yavait des fruits de mer, yen reste aux états, mais pas au Québec, peut-être dans les autres provinces, c'était un peu style Pondérosa mais de mer ? Cé quoi le nom déjà ?
Des zippo, ça se venti encore ? Toi Grand chef qui sait tout ?
... et pis, normal que les gosses voulaient entrer à l'intérieur, c'est pas fou un gosse, à l'intérieur fait chaud ! Tous les gosses savent ça !
RépondreEffacerPremière visite et j'aime beaucoup. On va r'viendre c'est sûr !
RépondreEffacerouais, ça fait penser à la réforme agraire
RépondreEffacerhttp://www.youtube.com/watch?v=Sx7DmK0od4Y
héhé, la bise
Staline n'était pas moustachu mais il ne le savait pas lui-même, d'où sa réforme agraire, faut croire.
RépondreEffacerMerci pour ta visite Crocomickey. Tu reviendras, on n'est pas sorteux.
RépondreEffacerDes Zippo ça se vend encore Rainette.
RépondreEffacerDes Bic aussi.
Rien ne t'empêche de venir fouiner sur mon blogue tout en demeurant dans ta Mauricie chérie ...
RépondreEffacerSi il y aurait des ponderosa de nos jours, ils feraient comme les autres, ils nous bourrerait de Steak de BoeufoIdes-Mutants.
RépondreEffacerOuais... Y-a-t-i un Tim-Toffu quequepart qu'on apprenne à démanger ? !!!!... en écoutant du Soldat Louis avec l'orchestre symphonique du Zimbabwe :)
Joyeuses fêtes de par chez-vous !
et des crayons et des briquets.
RépondreEffacerTu fumes encore ?
Red Lobster. C'est le resto dont je parlais. Des grosses assiettes remplies de fruits de mer bien enrobé de panure bien grasse.
Noyeux Joel Gaétan
je voulais écrire : toutes les gosses savent ça....
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