vendredi 18 décembre 2009

La vie, rien que la vie de Eugène Marchildon (histoire vraie)

Eugène Marchildon mangeait beaucoup de fibres et chiait sans efforts. Il avait le teint un peu rosé des mangeurs de lard et sentait le Muskol à l'année longue parce que c'était une bonne protection contre les bébites.

-On sait jamais quel crabe va t'piquer en d'sous des gosses! qu'il disait, sur un ton gouialleur et un accent franc.

Marchildon se mettait vraiment du Muskol à l'année longue, jusqu'en d'sour des gosses, oui.

C'est vrai qu'à La Providence-du-Barrage-de-l'Énergie, un petit village de quatre-trois âmes, on a de ses moeurs que l'on ne rencontre nulle part ailleurs. Elles peuvent étonner le voyageur endurci tout autant que le pied-tendre. Ce qui fait que Marchildon à lui seul avait fait la réputation du patelin, un endroit où les hommes se parfument au Muskol et où les femmes ne sont pas courailleuses puisqu'il n'y a nulle raison d'y courir tellement c'est vaste, la toundra.

Marchildon qu'il s'appelait. Ouais. Eugène Marchildon. Maire du village. Et propriétaire du relais routier. Un gars qui se parfumait au Muskol. Ouais.

Pis le café était cher à ce calice de relais-là! Hostie qu'i' était cher. I' d'vait faire la piastre, Marchildon. Y'aurait pu s'payer du parfum ben moins cheap. Ouais.

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