lundi 5 janvier 2009

Actualités et faits divers

J'interviens rarement sur l'actualité et autres faits divers. C'est comme essayer d'expliquer la théorie de la relativité générale restreinte dans un champ de fraises. Dans un champ de fraises, voyez-vous, on mange des fraises, surtout si elles sont de saison. Hors saison, on peut bien y aller d'un ou deux mots sur Einstein, l'énergie est égale à la masse multipliée par le carré de la distance, tiens, la plus facile.

Bon, il n'y a pas de fraises ce matin... Parlons d'actualité et de faits divers...

S'il n'y avait que de bonnes nouvelles à la télé on dirait que nous vivons dans un monde faux, voire une dictature des beaux sentiments: le petit Étienne a remporté le premier prix de dictée, Lucille a tricoté des mitaines, Henri a fait une belle partie de quilles, le centre populaire du bonheur pour tous a été inauguré en fin de semaine, en avant citoyens et tout le reste. Un mois de ce traitement et vous en seriez tous à vous saouler la gueule à l'alcool frelaté qui rend aveugle.

D'où l'importance de rapporter les mauvaises nouvelles: le petit Étienne a été décapité par sa grand-mère, Lucille a volé trois tonnes de phentex dans un entrepôt de Ville Saint-Laurent, Henri a dévalisé une banque, une manifestation a eu lieu pour exiger du gouvernement la création de centres populaires du bonheur pour tous; tremblements de terre et autres cataclysmes; étranglements de chats et mesquineries habituelles. Vous allez vous saouler la gueule aussi, mais raisonnablement. Nez Rouge vous raccompagnera.

Comme quoi les mauvaises nouvelles nous sont plus naturelles, plus humaines et plus conviviales.

J'ai cette vanité de me croire sage de lire les bonnes et les mauvaises nouvelles sans trop les commenter. Je laisse cela à d'autres. Mon arme à moi, c'est l'art. Et mon message, vraiment, je ne le maîtrise pas. Il s'améliore au jour le jour, comme un tableau jamais achevé. Jusqu'à ce que je trouve le geste précis en tout pour interpréter le monde par le biais d'une oeuvre, aussi stupide soit-elle. L'intuition me domine totalement. Je n'ai pas de plan précis. Juste un coeur, autant que possible à la bonne place, le seul endroit où il doit être pour que je réussisse ma vie à mes yeux. Pas à ceux des autres. Aux miens.

Et pour le reste, ce n'est qu'un peu de technique mélangée à de la passion. Et hop! Voilà un texte, un billet, un poème, un petit bonhomme qui sourit, whatever.

Ce qu'il fallait pour débuter ma journée loin des mauvaises nouvelles.

Comme la crise économique. Ou bien la possible disparition des champs de fraises suite à la disparition mystérieuse des abeilles pollenisatrices.

Alea jacta est.

Le sort en est jeté.

2 commentaires:

  1. Comme quoi les mauvaises nouvelles nous sont plus naturelles, plus humaines et plus conviviales.
    Finalement, oui, c'est vrai. Et c'est incroyable, non ? Je veux dire incroyable que l'on puisse finir par penser que c'est vrai tout cela. Parole d'un ancien journaliste qui s'est essayé à la presse positive, qui y a cru, qui y croit encore mais qui s'est vautré les pieds dans le tapis quand il a essayé de le faire.
    Allez comprendre :-)

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  2. Grâce à ton bon coeur, à ta bonne humeur et à l'artiste que tu es, je trouve souvent chez toi mon premier sourire du matin et là, vraiment, tu as bien réussi...

    Merci !

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