lundi 21 juillet 2008

UN EX DES MONKEES AUX FÊTES DU 400e DE BEURK CITÉ


Cela se passe en Absurdistan. Pour les Fêtes du 400e anniversaire de la fondation de Beurk Cité, on a décidé de faire connaître Beurk aux yeux du monde. Aussi, on a invité une vedette internationale, Micky Dolenz, de l'ancien groupe The Monkees.

On s'arrache les billets, bien sûr, puisqu'il ne se passe jamais rien en Absurdistan. Deux cent milles personnes sont là pour Micky Dolenz. «We love you Micky!» peut-on lire sur les pancartes des fans provenant de tous les trous pourris d'Absurdistan. Certains sont déguisés en Monkees. D'autres cherchent les toilettes chimiques. Bref, c'est le show de l'année. Il ne manquerait plus que Céline Dion soit là et ce serait la cerise sur le yaourt.

La presse internationale a bien sûr franchement rigolé de la sortie publique de quelques fanatiques ultranationalistes qui se font passer pour des gens de culture. «Micky Dolenz représente l'impérialisme américain! On veut pas des Monkees en Absurdistan! Surtout pour les Fêtes du 400e de notre ville sainte et bien-aimée!»

Des crisses de fous. Tout le pays et même le monde entier rient d'eux. Même que la Grande Cheffe doit rabrouer ses fanatiques pour sauver la face, ou la cause. «Nous aimons Micky Dolenz» déclare-t-elle. «Ceux qui le détestent le font en leur nom personnel et n'impliquent aucunement le Parti Absurdistanais.»

Pour protester contre la venue de Micky Dolenz, les députés-qui-le-font-en-leur-nom-personnel signent des pétitions et chantent des chansons à répondre absurdistanaises dans les rues de Beurk Cité, tout en déchirant leur chemise et en s'arrachant les cheveux.

-Honte à toi, Beurk Cité, qui n'entend plus la voix de tes ancêtres! hurlent-ils.

-Fermez-là! réplique la foule à ces trois pelés et deux tondus. On est ici pour entendre The Monkees!!! We love you Micky!!!

Le spectacle commence.

«Bonsouare les Absurdistanais! Bonsouare toute la gang!» déclare tout de go Micky Dolenz.

La foule explose de joie.

Micky entonne I'm a Believer.

Les nationalistes prennent leur trou.

La musique et la culture ont gagné sur la politique, une fois de plus.

Les fanatiques s'en retournent penauds, en chantant une chanson triste:

Enwèye enwèye la p'tite p'tite p'tite
Enwèye enwèye la p'tite jument

Leur drapeau claque au vent. On sent le désespoir des grands lendemains qui déchantent. Le chef de la meute leur dit: êtes-vous en train de me dire «à la prochaine fois?»

Enwèye enwèye la p'tite p'tite p'tite
Enwèye enwèye la p'tite jument...

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