mardi 1 juillet 2008
Oh Canada!
C'est aujourd'hui le premier juillet. C'est aussi la fête du Canada, que je continue de considérer comme une portion de mon pays, lequel s'étend de la Terre de Feu à l'Alaska, l'Île de la Grande Tortue, quoi, comme disaient mes vieux ancêtres sachems. Le Canada est une province des Amériques, voire une province de la Terre. Alors bonne fête Canada. Même si je m'en crisse un peu.
Le farouche esprit d'indépendance de mes ancêtres autochtones s'accommode mal des drapeaux, quels qu'ils soient. Chaque Indien est le maître et le roi de lui-même. Tous les Autochtones ont de la difficulté avec l'autorité, tous sans exception, parce que chaque Autochtone est un roi.
On lit les Relations des Jésuites, Lahontan ou bien les voyages de Nicolas Perrot et voilà qu'il apparaît, l'Indien, plus fier que nature, droit, stoïque devant le danger, hospitalier, tourné vers le respect de la Terre Sacrée et libre en tabarnak. Il regarde de haut le Français ou l'Anglais, l'écoute avec condescendance et compassion, comme si c'est le conquérant qui faisait pitié de travailler seize heures par jour à revirer la terre à l'envers comme le dernier des névrosés.
MON ENSEIGNEMENT AUTOCHTONE
L'enseignement autochtone, je l'ai reçu par la bande, pas par le conseil de bande d'une réserve, mais par la bande au hockey. Ce n'était pas l'école de la forêt, mais pas loin. Mon père nous entraînait souvent du côté de la patinoire de hockey du parc Des Pins ou bien du côté du bois derrière les Galeries du Cap pour nous confier ses plus précieux enseignements.
Parmi ceux-là, je retiens celui-ci: «Ne te laisse jamais marcher sur les pieds, mon gars. Un homme meurt rien qu'une fois. Si quelqu'un t'insulte, réponds à l'insulte. N'aie pas peur. Les baveux c'est comme les chiens. Quand tu montres que tu n'as pas peur le chien prend son trou en calice de tabarnak!»
Avec de telles leçons d'indépendance, je n'ai jamais eu besoin de me rallier à un troupeau pour me défendre. J'ai fait face à la musique, seul, au risque de paraître téméraire. C'est vrai que j'étais big. Je pouvais me défendre aussi facilement par la force physique que par la force de ma plume. Comme tout Indien qui se respecte, j'ai su tenir la plume bien haute pour me donner le pouvoir de la parole comme celui de l'écriture.
Mieux vaut mourir libre que de vivre en esclave. Megwetch (merci) popa! C'est la meilleure leçon que tu m'aies donnée.
Mon père n'a jamais été impressionné par les titres et les fonctions. Il me disait souvent que tout le monde chie pareillement. En cheminant dans le monde, je me suis toujours moqué des courbettes et des flatteries. J'ai affronté les pouvoirs publics comme si j'affrontais mon voisin de palier, sans plus de protocole.
Nous chions tous pareillement, que l'on soit un homme d'affaires ou bien le dernier des mendiants. Encore que le dernier des mendiants soit souvent plus intéressant que l'homme d'affaires, dont les conversations finissent par devenir lassantes.
Je vous laisse sur la plus belle chanson canadienne de tous les temps.
Have a good Canada Day!
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