Ouidja Ouimet n'était pas plus fin qu'un autre mais c'était tout de même un gars calme en pas pour rire pour reprendre le dialecte des Ouimet de la paroisse.
Il n'élevait jamais le ton. Il ne reprochait rien à quiconque. Même à ceux qui rentraient un peu trop dans sa bulle.
Lorsque cela se produisait, Ouidja se reprochait à lui-même son manque de perspicacité. Cela lui permettait en toutes autres occasions de fuir ce genre de situation, ne serait-ce que pour vivre heureux.
C'est pour cette raison qu'on ne lui connaissait aucun ennemi.
On l'aimait bien parce qu'il foutait la paix à tout le monde, Ouidja Ouimet.
Oua! Je vous parle de Ouidja et je ne vous dis à peu près rien sur son apparence physique. Cela importe si peu. Mais l'on ne devient pas écrivain amateur sans se soumettre à ce genre de contraintes.
Ouidja Ouimet était un gars de cinq pieds sept pouces qui ressemblait un peu à Omer Simpson en moins étourdi. Son crâne était dégarni et toujours rasé de trois jours. Il avait un léger tic de l'oeil gauche. Il clignait de cet oeil comme s'il nous disait okay, okay, hum, hum.
À part de ça, Ouidja Ouimet était journalier dans une shop de sacs.
C'est quoi une shop de sacs? Une fabrique de sacs si vous préférez. Un endroit où l'on produit toutes sortes de sacs, des petits sacs et des gros sacs.
Ouidja Ouimet est disparu de mes radars autour de 1993, parce que la vie m'a emporté du côté de l'Océan Pacifique. Quand je suis revenu, Ouidja Ouimet avait changé de secteur.
Je sais qu'il vit encore, Ouidja Ouimet, parce que Simon l'a vu l'an passé au Dollarama du boulevard Sainte-Madeleine.
Ouidja n'était probablement pas son vrai prénom.
C'était certainement son surnom.
Ce qui reste sûr, c'est que Ouidja Ouimet crissait la paix à tout le monde et n'écoeurait jamais personne.
Ne serait-ce que pour cela, j'aurai toujours de la déférence pour Ouidja Ouimet, ce brave gars de l'ancienne shop de sacs.
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