mercredi 19 février 2014

En droit à l'Université Laval avec Léon Trotsky

J'aurais voulu être un artiste mais j'ai tout de même pu jouer mon numéro.

Je me revois à l'aube de mon exil vers la faculté de droit de l'Université Laval.

C'était en 1987.

Qu'est-ce qui m'avait amené là?

Rien. Sinon la certitude que le métier d'artiste ne valait pas celui de révolutionnaire professionnel.

Je me voyais déjà l'avocat de la veuve et de l'orphelin, le pourfendeur des riches, le défenseur des opprimés...

Je lisais L'histoire de la révolution russe de Léon Trotsky pendant mes cours de droit constitutionnel. Et je me disais qu'il nous fallait faire nous aussi la révolution.

La plupart de mes confrères et consoeurs de la faculté de droit ne pensaient heureusement pas comme moi. Ils se voyaient dans une grosse étude avec du fric plein les poches.

Je me voyais au coeur d'une révolution prolétarienne québécoise.

J'étais devenu un vague personnage de roman qui aurait mieux fait d'aller voir ailleurs.

Ce que je fis un peu plus tard pour me mettre un peu d'aplomb dans ma cervelle.

J'ai fini par fuir toutes les chapelles et toutes les universités.

Et, pour tout vous dire, je me sens bien là où j'en suis, loin du droit et du trotskisme, toujours plus près des personnages de bandes dessinées.

Ce n'est pas une grosse confession. C'est même un témoignage inutile. Mais cela m'a fait du bien d'en parler.

La morale de l'histoire est plutôt vague.

La prima causa de ce récit est dissimulée sous les épais nuages du temps.







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