mardi 6 janvier 2015

J'aime les froids extrêmes

Je n'ai jamais ressenti le besoin de pleurnicher devant un froid extrême. D'aussi loin que je me souvienne, je l'ai tenu pour une gymnastique tant physique que spirituelle qui me permettait de me renforcer sur tous les plans.

Je me sens gâté ce matin. Il fait moins vingt-cinq Celsius et les météorologues prétendent que nous atteignons moins trente-cinq avec les facteurs de refroidissement que sont les vents et l'humidité.

Plutôt que de me plaindre de ne pas vivre en Floride parmi les hordes de Tabarnacos, je me réjouis de vivre à Wabanaki, cette portion de l'Île de la Tortue où le soleil se lève sans nous réchauffer.

Tout à l'heure, lorsque je marcherai dans les rues de Trois-Rivières, tout fin seul, je me sentirai comme un aventurier et mon coeur sera léger comme il l'était dans mon enfance.

Vêtu comme un cosmonaute, j'affronterai ce froid extrême sans gémir, avec la sensation d'être à ma place en ce pays où j'entends chigner les chochottes incapables de supporter les morsures du froid, cette mortification susceptible de nous faire transcender notre misérable condition humaine. En se promenant dans le froid, je prouve à tous les animaux et bactéries de la planète que l'être humain est de toutes les créatures la mieux adaptée pour survivre à tous les climats. Je fais honneur aux Québécois, aux Français et aux Anishnabés de mon arbre généalogique.

Rien ne m'est plus doux que la sensation de marcher seul sur les trottoirs abandonnés par les frileux. Même quand il fait beau et chaud, il y en a si peu pour marcher, comme si nous étions faits pour l'automobile afin d'être immobiles et gourds comme des étrons séchant sur la glace.

Je dois vous quitter. Le froid m'attend.

Encore que ce n'est qu'un petit froid. Un froid extrême, c'est moins quarante au thermomètre, sans en rajouter avec le facteur éolien, l'humidité et tout le reste.

Merci à la Terre de me faire vivre ce grand moment de piété dans cet air vivifiant et congelé.

Merci à mes parents de m'avoir fait naître en ce pays où les hivers nous obligent à nous sentir forts, résistants et résilients.

2 commentaires:

  1. C'est tu moé ou bien les merdias mainstream sont beacoup plus frileux que dans ma jeunesse. Peut-être que c'est juste parce que je les regardais pas à l'époque (pas que je les regarde bien plus aujourd'hui, mais bon), mais ils sonnent moumounes en cr!$s...à -20 celcius on dirait que c'est la fin du monde à les entendre; à -30 c'est la mort quasi assurée si on sort dehors...t'en mets plus épais cr!$s, c'est toute!! Tab&rn&k! Bande de moumounes de cr!$s!!

    Bonne journée, et profite bien du beau temps, Makwa!!

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  2. Les médias sont maintenant composés d'enfants gâtés qui restent collés devant leur écran toute la journée. Rien d'énergique et de dérangeant à attendre de ces ploucs. Ils sont autant Charlie que moi je suis Mary Poppins.

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