jeudi 16 mai 2013

Guy Vatencour, ex-maire de Longval

Cela faisait bien trente ans que des citoyens dénonçaient la corruption qui régnait dans ce trou perdu qui s'appelait Longval. Le maire de Longval et toute sa bande de crosseurs leur riaient en pleine face chaque fois qu'ils faisaient appel aux autorités provinciales ou fédérales pour que justice soit faite.

-S'i' pensent qu'i' vont arriver à què'que chose ces hosties d'béhesses pis ces artistes crottés... On laissera pas Longval se faire mener par du monde qu'i' ont pas une cenne!

Voilà, pour résumer, ce que répétait souvent le maire de Longval, Guy Vatencour, un type aux airs gluants qui se croyait le plus beau, le plus intelligent, le plus ceci ou cela. Dans les faits, il avait l'air d'une grosse baudruche alcoolique qui sniffe de la poudre. 

Sa vanité ne connaissait aucune limite. Et tout son entourage, aussi narcissique et hédoniste que cette pourriture, en remettait une tranche.

Vatencour et sa bande de pleins d'marde contrôlaient tout dans cette ville remplie de pleutres, de peureux et, disons-le, d'esclaves soumis et obéissants. Hormis les béhesses et les artistes, il y avait deux ou trois retraités pour crier à la fraude et à l'injustice, au nom de ces milliers de Longvallois qui s'en foutaient éperdument parce que ça s'était toujours passé comme ça et qu'ils l'aimaient serrer dans le cul sans vaseline.

-Qu'est-cé qu'vous voulez qu'on faize? disaient ces sodomites passifs pour ensuite réélire Vatencour et ses caciques.

Le Courrier de Longval, un torchon publié par un cartel, débordait de photographies et d'articles élogieux à propos du maire Vatencour. Pendant ses trente ans de règne, on le vit toujours souriant, en train de distribuer des chèques ou bien de faire semblant de donner du sang aux chauves pour faire oublier ses crosses.

Les opposants de Longval ne réussissaient pas à obtenir gain de cause. Ils étaient rabroués par tous ces bandits qui pullulent dans l'administration publique. 

Tous les contrats publics allaient toujours à la même firme , Olympe-Bec, une entreprise sous la direction de Vito Vinaigretti, un gars un peu louche qui remplissait la caisse électorale du Parti Pro-Longvallois tout autant que les poches de Vatencour.

Puis un jour, il y eut des manifestations partout au Québec. Des jeunes et des moins jeunes descendaient dans les rues du Québec par milliers pour exiger que justice soit faite, brandissant la menace de crisser à terre ce système sale et de déclencher une révolution.

Les élites corrompues se mirent à trembler. Le chef des bandits déclara que Vatencour et sa clique devaient être sacrifiés afin de sauver tous les autres magouilleurs de la laide province.

-Ils vont nous faire tout perdre... J'aime autant qu'on s'en débarrasse... Les spotligths seront sur eux tandis qu'on consolidera notre patente dans les coulisses pour sauver la mise...

Vraiment, Vatencour avait exagéré. Et un beau matin, la police leur passa les menottes.

Il ne fallait pas croire que justice allait être rendue.

Ce n'était qu'une manoeuvre de diversion.

Une nouvelle armée de bandits plus futés allaient prendre la relève à Longval comme ailleurs.

Les quelques Longvallois qui avaient dénoncé la corruption sentaient qu'ils devraient encore se battre, non seulement contre la pègre, mais aussi contre leurs propres concitoyens, essentiellement composés de rassis, de ramollis et de cocus contents qui n'aiment ni lire ni écrire.

Le Courrier de Longval ne changea rien à sa politique éditoriale. L'ex-maire Vatencour fût vite oublié. Ils se mirent aussitôt à vanter les mérites d'un certain Georges Duchesne, ancien numéro deux du Parti Pro-Longvallois et ancien ami de ce Vatencour devenu persona non grata.

-S'i' pensent qu'i' vont arriver à què'que chose ces hosties d'béhesses pis ces artistes crottés... disait souvent Duchesne. On laissera pas Longval se faire mener par du monde qu'i' ont pas une cenne...




3 commentaires:

  1. Ouais...pis c'est bien trop souvent comme ça que ça se passe....

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  2. Cette affaire est trop grosse
    pour la passer sous silence
    puisque j'habite cette ville.
    Ton billet est un rappel
    malgré ma tête ailleurs.
    Kwey.

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