lundi 1 mars 2010

L'histoire de Me Laterreur, le plus mauvais avocat en ville

J'ai écrit une belle petite histoire ce matin. Malheureusement, je l'ai perdue. J'ai ouvert Gmail et Blogger. En me déconnectant de Gmail, je me suis déconnecté de Blogger et, du coup, tout ce que j'avais écrit a rejoint le cimetière des formules binaires.

J'étais fier de cette histoire et je pense bien que je ne serai plus jamais capable de la sortir avec toute la verve que j'y ai mise ce matin.

Donc, je vais vous livrer ce scénario très abrégé, en délaissant les effets littéraires et les onomatopées. C'est tout ce qu'il me reste de cette satanée histoire... L'histoire de Me Laterreur, le plus mauvais avocat en ville.

***

Maître Laterreur est le plus mauvais avocat en ville. Il n'est pas beau, évidemment, et il bégaie toujours devant le juge. C'est un petit homme avec des yeux de moufette qui se parfume avec de la lotion après-rasage économique. Il sent le push-push au jus de push-up.

Il porte mal son nom, Me Laterreur, parce que personne ne le craint. C'est un nabot.

-V-v-v-votre honneur! qu'il dit.

Et toute la ville en rit, du Palais de Justice jusqu'à la prison régionale. Me Laterreur! «V-v-v-votre honneur!»

Personne ne le craint mais les détenus sont souvent terrifiés à l'idée d'être défendus par Me Laterreur. La rumeur court qu'on attrape le maximum des sentences avec Me Laterreur, parce que tout le monde le trouve nul et incompétent, du juge au concierge, en passant par tous les vieux qui vont au Palais de Justice pour voir comment ça se passe.

Et comme Me Laterreur est vraiment nul et incompétent, y'a que l'Aide juridique pour lui trouver du travail.

Du coup, tous les bandits sans le sou de la prison passent par lui pour se faire enfoncer encore plus longtemps dans le système carcéral.

-Hostie! se disent-ils. J'ai pogné Me Laterreur pour me défendre en cour! J'suis pas prêt de sortir d'icitte tabarnak! «V-v-v-votre honneur!» J'va's pogner l'double de c'que pognerait n'importe quel autre gars avec un avocat qui s'rait juste ordinaire! Prêtre maigre de pompier sale!!!

***

C'était, grosso modo, mon histoire avec plusieurs effets cocasses en moins. Et je vous jure qu'elle était bien meilleure que celle que je viens de vous faire subir.

Comme quoi les arts et la littérature, c'est pas d'la tarte.

6 commentaires:

  1. c'est déjà pas mal comme ça.
    rien qu'avec ce synopsis, je suis sûr qu'on pourrait écrire un bouquin d'au moins trois cent pages. personnage central, la terreur, sa vie, et même ses coulisses... y'aurait de quoi échaffauder des siècles et des siècles d'histoire d'une seul et même personne en élargissant juste un peu. la terreur et les femmes, la terreur et sa mère, la terreur au mariage de sa soeur, avec une sale jalousie qui le mangerait de l'intérieur et le rendrait pompette au point de dégueuler sur le gateau juste au moment de le couper. la terreur harcelé par un gars sorti de prison lui reprochant son incompétence passée. les nuits de la terreur, ses rêves, ses cauchemars, sa libido, ses tentations littéraires, l'histoire de ce père inconnu énigmatique, de cet oncle du côté maternel, militaire de carrière et qui l'appellerait "fillette" depuis qu'il aurait été tout gamin (la terreur), et jusqu'après avoir assisté à une des ses plaidoiries en rigolant comme une baleine au fond du tribunal... la terreur et ses chaussures trop petites, les questions échappant totalement à son univers carcéral psychologique, ses manies de célibataire, etcetc... sans compter tout le reste autour. les gens autour de la terreur...
    tu pourrais écrire une saga, en fait, et proposer le scénario d'un pilote hilarant et sarcastique pour la tivi canadienne de langue française. mais t'es trop faignant.

    c'est peut-être pas plus mal, d'ailleurs.
    et tu vois, avec une machine à écrire, ton histoire, tu l'aurais eue encore sous les yeux. comme quoi, la technologie... mais peut-être que si t'avais qu'une machine à écrire, t'écrirais soit plus, soit moins, mais en tous cas, ton public serait sûrement moins nombreux... ou alors plus, vu que t'aurais déjà publier 23 livres en 4 langues différentes dont l'islandais. va savoir!

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  2. C'est ce que j'aime des nouvelles très courtes: elles font tourner l'imagination.

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  3. nouvelle très très très courte :

    c'était un type, il faisait tourner son imagination.

    fin

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  4. nouvelle extrèmement très courte :

    c'était un type.

    fin

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  5. nouvelle extrèmement très très très courte, mais néanmoins (j'aime bien le "néant en moins", dans néanmoins, bref) énigmatique :

    c'était

    (pas de "fin", en fait, et même pas trois petits points après les mots, t'as vu ce génie de la syntaxe que je suis, un peu ???!!!)

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  6. Nouvelle extrêmement courte:

    Point.

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