mardi 24 juin 2008

NI DIEU NI MAÎTRE!


Gaétan, Esquisse 814, Techniques mixtes

La majorité des Québécois ne participeront pas à la Fête nationale aujourd'hui. Ni Dieu ni maître. aujourd'hui c'est un jour de congé. La grande majorité des Québécois préfèreront nager, faire du canot, jouer au baseball, écouter la télé, rénover le patio, lire un roman ou des poèmes, se pogner le beigne, se décrotter le nez, boire du Seven-Up diète, manger santé, laver les vitres de la maison, faire n'importe quoi sauf se promener dans la rue, comme le dernier des valets, drapeau en main, saluant des géants en papier mâché qui représentent la misère intellectuelle du Québec plus que ses réussites. Heureux les peuples qui n'adorent pas d'idoles!

Le patronat, les politiciens et les chefs syndicaux ouvriront la marche et derrière paraderont les quelques moutons qui restent, avec le drapeau de la monarchie française, la fleur de lys et la croix blanche. Quelle fête ringarde. On se croirait parfois à la Fête de Jeanne-d'Arc, le premier mai, avec Jean-Marie. C'est plein de fleurs de lys et de croix blanches. Quelle splendeur!

Même si je ne suis pas indépendantiste, j'ai plus de respect pour le drapeau des patriotes, le vert, blanc et rouge. Cela fait plus républicain, moins rétrograde. Tant qu'à être nationaliste, aussi bien que ce ne soit pas avec les monarchistes. Bien sûr, le plus-que-parfait du subjonctif en prendra un coup. N'est pas Maurras qui veut.

Je déteste encore plus les bains de foule que je ne déteste la St-Jean-Baptiste ou la Fête de la Confédération. Ces deux jours représentent pour moi des jours de congé, that's it, that's all.

Cela dit, chaque fois que l'on me parle du traditionnel spectacle de la St-Jean, je ne repense pas à Harmonium ou Ginette Reno sur la montagne, j'étais trop jeune, mais plutôt à Charlebois et Michel Rivard. Charlebois qui, lors d'un spectacle de la St-Jean avec Rivard dans les années '90, déclarait tout bonnement avant le spectacle: «Ni Dieu, ni maître!» C'est évidemment un slogan anarchiste que je trouve tout à fait de mise pour un 24 juin.

Rivard, le même jour, chantait Je voudrais voir la mer, en insistant un peu plus sur les mots «sans tenir un drapeau»: Je voudrais voir la mer avaler un navire /Son or et ses canons pour entendre le rire / De cent millions d'enfants qui n'ont pas peur de l'eau / Qui ont envie de vivre sans tenir un drapeau. Cette Fête de la St-Jean avait vraiment quelque chose de révolutionnaire. C'était le plus formidable pied-de-nez qui ait été fait à la face des nationalistes depuis longtemps.

J'AI ÉCHAPPÉ AU FEU

Il y a un an et quelques mois j'habitais dans un logement de la rue St-Cécile qui vient tout juste de passer au feu. Le feu a débuté dans le bloc d'à côté, un édifice à logement vétuste et mal entretenu. L'installation électrique serait en cause. Je voyais les flam
mes sortir de mon ancienne chambre et je freakais un peu...

Beaucoup se moquent des journaux de faits divers, mais pour en savoir plus sur un incendie qui peut affecter ta vie directement, des sites Internet comme Trois-Rivières 911 s'avèrent indispensables. En date du 23 juin, 6h41, j'y trouve toute l'information tournant autour de l'incendie survenu dans mon ancien logement. Avec Le Nouvelliste, je le saurai peut-être la semaine prochaine, voire jamais.

Pour ce qui est du feu, j'ai souvent intervenu sur la place publique, par le biais de textes, de rencontres avec les autorités municipales ou de pétitions, pour présenter crûment la vie dans les Premiers Quartiers: des taudis, des «niques» à feu, du bruit, de la promiscuité, de la misère, mettez-en. J'ai appelé la police une bonne trentaine de fois pour formuler des plaintes sur le bruit. Une policière m'a même déclaré que je devrais songer à changer de quartier, comme si les lois ne s'appliquaient pas partout sur le territoire de la municipalité. J'obligeais même les policiers à prendre ma déposition, seul moyen de faire respecter mes droits.

Quoi faire avec Ste-Cécile?

Des blocs à trois étages ont été empilés dans Ste-Cécile pour abriter les travailleurs de la C.I.P. , de la Wayagamak, de la Canron et de la Wabasso. Les blocs à trois étages sont tous collés les uns sur les autres. Cela part presque du fleuve et cela remonte jusqu'à la rue St-Maurice: une grande lignée de matériaux pour commémorer le Grand feu de 1908...

La solution? Je n'en vois qu'une. Bâtir des logements sociaux au plus crisse.

Il y avait plein de feux dans le secteur Hertel et St-Paul, dans les années '70. Dans les années '80, on a foutu les taudis par terre et bâti des logements sociaux.

Il y a des taudis dans Ste-Cécile qui mériteraient d'être crissés à terre. Ce ne serait pas une grande perte pour le patrimoine architectural du pays, croyez-moi. Et cela sauverait peut-être des vies en bout de ligne. Il n'y a que de la misère qui peut sortir d'un bidonville.

Il y a un énorme terrain vague, sur le terrain de l'ancienne papetière CIP, qui pourrait être décontaminé et servir d'emplacement pour des logements sociaux.

La formule coopérative du curé Chamberland, qui a permis à de nombreuses familles d'acquérir une maison dans le quartier Ste-Marguerite, me semble aussi une formule à revisiter pour extirper de la misère des tas de familles entassés dans des logements vétustes et insalubres.

Cela dit, je suis bien content d'être déménagé. Autrement, je serais occupé à autre chose ce matin.

Je trouve ça triste pour mes anciens voisins, qui n'ont pas tous des assurances. J'en avais, heureusement, mais le feu ne ramène pas des souvenirs irremplaçables, des photos, des toiles, des lettres, etc.

Il y en a qui sont carrément dans la rue suite à ce feu.

Puissent-ils ne pas être relogés dans une baraque tout croche encore branchée sur le 110 volts.



Gaétan, Esquisse 814, techniques mixtes

1 commentaire:

  1. Je préfère que tu aies le feu au cul plutôt que les fesses en feu!

    D'un admirateur chevronné...

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