Au risque de passer pour un fat, je vais vous dire comment améliorer votre français en cinq minutes. Cela représente l’intervalle de temps nécessaire à la lecture de ce texte : le temps de voir clair dans tout ce fatras didactique inintelligible que l’on livre aux étudiants dans les écoles du Québec.
Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué? Je sais bien. Je vais faire simple. Et je ne m’en excuserai pas. Mon peuple sait à peine lire et écrire. La solution la plus rapide sera la meilleure. En l’occurrence, je vous recommande ma solution, rien de moins.
Premièrement, le français est le joual du latin, c’est-à-dire du très mauvais latin, auquel s’est agglutiné des mots gaulois, celtes, germaniques et j’en passe. C’est la seule langue latine qui ne s’écrive pas au son, d’où sa terrible difficulté.
La plupart des langues latines et slaves s’écrivent au son, sauf le français. S’il y a autant de ph, comme dans philosophie, c’est parce que des pédants de la Sorbonne, au temps de Rabelais, voulaient montrer par leur écriture qu’ils avaient quelques notions de grec. Le p avec le h rappelait la lettre phi de l’alphabet cyrillique. On a donc écrit philosophie, mais on a oublié fantôme (qui peut s’écrire phantom en vieil anglais, pour nous rappeler que l’anglais aussi ne s’écrit pas au son, quoi qu’en disent les imbéciles qui prétendent que l’anglais est une langue facile à maîtriser). On écrit fantôme avec un accent circonflexe pour rappeler le s de l’ancienne étymologie fantosme et souligner une accentuation du o. Voilà pour la leçon d’orthographe.
Donc, si vous souhaitez améliorer votre français, lisez une bonne histoire de la langue française et vous vous en voudrez moins de ne rien y comprendre. Cela dit, vous finirez par améliorer votre écriture, ne serait-ce que par soumission au standard universel de la langue française qui vous permettra de communiquer avec le plus grand nombre de francophones sans passer pour un inculte. Tous les problèmes orthographiques du français proviennent de sa lamentable histoire. Apprenez-la et vous aurez fait la moitié du chemin dans votre apprentissage du français. Je vous recommande, entre autres lectures, Les délires de l’orthographe de la célèbre linguiste Nina Catach : elle détruit systématiquement toutes les idées reçues sur la langue française. Vous allez en chier des agrafes, croyez-moi.
Parcourons maintenant l’autre moitié du chemin. L’art de bien communiquer en français repose sur une règle fort simple : l’ordre logique du discours. On apprend dès le plus jeune âge que «Luc va à l’école» : une phrase construite sur le modèle du sujet suivi d’un verbe et d’un complément. Rendu à l’université, c’est «L’école va à Luc» que l’on lit dans de nombreux travaux d’étudiants. La syntaxe est pourrie. Le complément précède l’action et le sujet se noie dans les eaux troubles d’un vocabulaire aléatoire. Il ne suffirait, souvent, que de redresser la phrase selon le principe appris dès le plus jeune âge pour espérer un jour posséder une syntaxe aussi précise que celle de Voltaire. Ce qui peut se faire avec les deux doigts dans le nez si vous vous y mettez vraiment.
Autrement dit, écrivez des phrases courtes, comme le font les journalistes, ces maîtres en syntaxe qui surpassent de beaucoup nos professeurs de français quant à l’intelligibilité de leurs textes.
Soyez compris et vous serez lus. Écrivez suivant le modèle «Luc va à l’école». Vous souhaitez raconter votre dernière sortie? Rien de plus simple. Adoptez le style télégraphique : sujet, verbe et complément suivi d’un point. «Je suis allé voir un spectacle hier –point- Il s’agissait du spectacle de Luc – point- Luc va encore à l’école –point- Son école ne figure pas au palmarès du magazine L’Actualité – point.»
Maintenant que votre français s’est amélioré de 100%, remerciez-moi…
C'est génial comme truc. Je vais tenter de l'appliquer à ma vie de tous les jours.
RépondreEffacerD'un blogger/écrivain qui veut améliorer son français