mercredi 24 octobre 2007

Les conditions gagnantes à 99,999%





«D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?» Ces grandes questions qui forment le titre d'un célèbre tableau de Gauguin, me poussent bien plus à la réflexion intellectuelle que les réponses boîteuses des tribuns de pacotille qui se prennent pour nous.
Qui veut vraiment de la lapidation, de l'excision du clitoris, de l'infibulation – et j'en passe! – en ce pays?
Personne. Ni vous, ni moi. Bref, nous n'en voulons pas…
Héroulxville a trouvé la formule gagnante qui rallie tout le monde à 99,999%é Cela lui confère le droit de parler au nous. Un sondage c'est plus pratique qu'un référendum.
Donc, même si le Code criminel interdit déjà la lapidation, l'excision du clitoris et l'infibulation, les héraults nationalistes de Hérouxville veulent que le Canada modifie la Charte des droits et libertés, rien de moins, pour que ce soit clair à 110% pour tout le monde, même pour les juifs et les arabes, puisque l'on ne se garde même plus une petite gêne pour sombrer lentement mais sûrement dans la ségrégation raciale par la bande, hypocritement, la seule façon de ne pas se faire prendre par la loi.
Si le Canada ne veut pas sanctionner les réflexes identitaires et racistes du conseil municipal de Héroulxville, ce sera l'indépendance du Québec, rien de moins, sortie comme par miracle d'un chapeau, avec tout le monde d'accord à 99,999%.
La séparation qu'il faut rentrer dans la gorge des Québécois par tous les moyens, en ayant recours aux sondages plutôt qu'aux consultations populaires.
La séparation, conséquence logique de l'isolement, du repliement sur soi, du culte de l'ignorance où l'on tente de faire passer ses pléonasmes et son étroitesse de vues pour les trouvailles constitutionnelles du siècle. Ce n'est pas très rassurant pour notre avenir. Ça donne froid dans le dos.
Le projet des conseillers municipaux de Héroulxville dérape autant que celui de Mme Pauline Marois qui restreindrait le droit des anglophones, une petite minorité qui constitue encore 20% de la population au Québec et 90% de la population de nos partenaires commerciaux principaux : le Canada anglais et les Etats-Unis.
Vraiment, je n'ai pas honte par ces temps-ci d'être un Canadien, un Québécois et surtout un Trifluvien en faveur du libéralisme, du multiculturalisme et de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Je me dissocie donc du «nous» employé par André Drouin et Pauline Marois.
Je ne leur reconnais pas le droit de parler en mon nom.

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