mardi 6 novembre 2018

Je me fous du secret de la Caramilk

L'homme se berçait sur sa galerie de bois décolorée par le soleil et les vents. Des lambeaux de peinture tenaient lieu de duvet pour les poutres.

La barbe de l'homme était poivre et sel. Plus sel que poivre à vrai dire. Il ressemblait vaguement à Dostoïevski, si vous voyez ce que je veux médire. Cependant, il ne parlait pas. Pour la simple et bonne raison que je ne lui parlais pas. Peut-être parlait-il mais je ne lui ai pas parlé et j'ai supposé qu'il ne parlait pas, qu'il ressemblait à Dostoïevski et qu'il se berçait sur sa galerie de bois décolorée sans mot dire.

Je ne sais même pas ce qu'il foutait là.

Locataire? Propriétaire? Ami en visite? Aliéné en fuite?

Rien, je vous dis.

Je n'en sais rien.

Il berçait sur sa galerie de bois décolorée.

Il avait l'air bizarre.

Et moi aussi peut-être.

J'ai poursuivi mon chemin.

Il est peut-être encore là.

Ou bien plus de tout.

Évidemment qu'il n'y a rien dans cette histoire.

Je ne devrais même pas vous embêter avec ça.

Parce qu'il n'y a rien là-dedans.

Rien.

...

...

Mais pourquoi cette grosse barbe?

Cette galerie?

Cette chaise qui craque?

Et Dostoïevski?

Ce ne sont pas des questions intéressantes.

Pourtant, j'aime mieux me poser celles-là que bien d'autres.

Le secret de la Caramilk, je m'en fous.


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